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Les 16 et 17 septembre 2024, l’Espace Reuilly à Paris a accueilli un colloque sur la protection des mineurs face aux violences, un enjeu crucial dans notre société moderne. Organisé par des professionnels de l'aide aux victimes, ces deux journées ont permis de faire le point sur les défis actuels et les innovations dans la prise en charge des enfants victimes de violences.

Lundi 16 septembre 2024

PROPOS D’OUVERTURE 

Maryse Le Men Regnier : Présidente de la fédération France Victimes et membre du collège directeur de la CIIVISE.

Isabelle Sadowski : Directrice Générale Adjointe de la fédération France Victimes

L'ouverture du colloque du 16 septembre a été marquée par les interventions d'Isabelle Sadowski, Directrice Générale Adjointe de la Fédération France Victimes, et de Maryse Le Men Regnier, Présidente de la Fédération et membre du collège directeur de la CIIVISE depuis avril 2024. Elles ont toutes deux mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coordination interprofessionnelle et la prise en charge globale des enfants victimes de violences.

En 2023, ce sont 30 000 enfants victimes qui ont été accompagnés par les associations du réseau France Victimes, souvent dans des situations complexes mêlant aspects judiciaires, sociaux et psychologiques.

La Présidente Maryse Le Men Regnier a appelé à réfléchir sur les pratiques actuelles pour mieux répondre aux besoins spécifiques des jeunes victimes, notamment ceux en situation de handicap, qui sont plus vulnérables et nécessitent une attention particulière. Elle a rappelé les chiffres nationaux : 

  • 1 enfant meurt tous les 5 jours sous les coups de ses parents 

source : COMPAGNON Claire, DURAND Nicolas, DEL VOLGO Béatrice, NEYMARC Françoise, POINSO Isabelle, THOMAS Frédéric et LIOUVILLE  Évelyne, Mission sur les morts violentes d’enfants au sein des familles, https://www.justice.gouv.fr/sites/default/files/migrations/portail/art_pix/2018-044%20Rapport_Morts_violentes_enfants.pdf, publié en mai 2023, consulté le 20 septembre 2024.

  • 160 000 enfants victimes de violences sexuelles

source : CIIVISE, Violences sexuelles faites aux enfants "on vous croit", https://www.ciivise.fr/wp-content/uploads/2023/11/VERSION-DEF-SUR-LE-SITE-1611.pdf, publié le 17 novembre 2023, consulté le 20 septembre 2024.

  • 1 enfant par classe subit du harcèlement

source : GUILLERM Marin, MURAT Fabrice, SIMON Catherine, TRAORE Boubou, Premier résultats statistiques de l'enquête harcèlement 2023, https://www.education.gouv.fr/premiers-resultats-statistiques-de-l-enquete-harcelement-2023-380517, mis à jour en février 2024, consulté le 20 septembre 2024.

Isabelle Sadowski a souligné l’importance de dispositifs comme le mandat d’administration ad hoc, essentiel pour représenter les intérêts des mineurs tout au long des procédures judiciaires. Elle a également rappelé l’existence d’autres outils qui peuvent être déployés dans l’accompagnement des victimes mineures, notamment : mon parcours de justice, les chiens d’assistance judiciaire (CAJ), PAMIVI, parcours-victimes.fr ou encore Mémo de Vie

TABLE RONDE 1 : Les caractéristiques psycho-sociales des violences faites aux mineurs et accueil de la parole

Mélanie Dupont, Psychologue et docteure en psychologie

Corentin Legras, Doctorant en anthropologie

Jeanne Devèze, Doctorante en sociologie

Dès 9h30, les intervenants se sont penchés sur les aspects psycho-sociaux des violences faites aux mineurs. Plusieurs points clés ont émergé lors de cette table ronde, notamment la nécessité d'une prise en charge holistique des enfants et l'importance de l'écoute dans le recueil de la parole des jeunes victimes.

Les débats ont souligné l’importance d’adapter les approches selon les profils psychologiques des enfants concernés, en s’assurant de la coopération entre les divers professionnels - psychologues, travailleurs sociaux, forces de l’ordre - pour une prise en charge globale.

Les intervenants ont insisté sur la place prépondérante des parents et leur rôle dans la reconstruction de l’enfant, tout en tenant compte des limites de l’intervention parentale dans des contextes de violence.

CONFÉRENCE : Violences sur internet : comprendre l’utilisation et prévenir les usages numériques

Lors de la conférence de Samuel Comblez, Directeur Général Adjoint de l'association e-Enfance et Directeur du 3018, l'accent a été mis sur les violences numériques et la manière dont elles touchent particulièrement les mineurs. Samuel Comblez a souligné l’importance de prévenir et sensibiliser les enfants, adolescents et parents sur les risques liés à Internet. L'association e-Enfance, avec son numéro 3018, joue un rôle clé dans l'accompagnement des jeunes victimes de harcèlement en ligne et d'autres cyberviolences.

L'un des points marquants de son intervention concerne la nécessité d'une éducation numérique responsable, commençant dès le plus jeune âge, pour permettre aux enfants de naviguer sur Internet de manière sécurisée. L'un des défis majeurs est d'assurer une présence accrue d'adultes dans la sphère numérique, un besoin rendu plus urgent après la pandémie, qui a accéléré la numérisation des activités des jeunes. Il a également évoqué des solutions concrètes pour aider à protéger les enfants, notamment la création d'une application qui permet aux jeunes de signaler les cyberviolences de manière anonyme et sécurisée.

TABLE RONDE 2 : La protection des mineurs : quels acteurs, quels rôles ? Enjeux de la prise en charge collective

Bénédicte Kérébel, Juriste et administratrice ad hoc Conseil Départemental 92

Mélanie Dupont, Psychologue et docteure en psychologie

Véronique Béchu, Commandant de police, cheffe du pôle stratégie de l’Office mineurs

Lucie Klekte, Directrice Adjointe de France Victimes 31

Le panel d'experts a exploré les rôles variés des acteurs impliqués et les défis de la prise en charge collective des jeunes victimes. Les intervenants, dont des professionnels du social, des juristes et des représentants d’associations, ont souligné l'importance cruciale de la collaboration interdisciplinaire.

L'enjeu majeur discuté fut la nécessité d'une meilleure coordination entre l'État, les collectivités territoriales et les associations pour assurer une prise en charge cohérente. Ils ont également abordé les obstacles liés à la double gouvernance (administrative et judiciaire), soulignant l'importance d’une réponse rapide et adéquate, tout en respectant le droit de l'enfant à vivre en famille. Cette disparité de traitement selon les départements pose souvent des problèmes d'égalité dans l'accompagnement des mineurs.

 

Mardi 17 septembre 2024 

TABLE RONDE 3 : Attachement et parentalité

Nathalie Honoré, Psychologue clinicienne, thérapeute ICV

Magali Ledieu, Psychologue clinicienne, thérapeute ICV et experte judiciaire

Noémie Lavoine, Pédiatre

La deuxième journée s’est ouverte sur le thème de la parentalité et de l'attachement, un aspect fondamental dans la protection de l’enfant. La table ronde du matin a mis en lumière les pratiques innovantes pour renforcer le lien parent-enfant dans des contextes familiaux souvent difficiles. Les psychologues et la pédiatre ont par ailleurs partagé leurs retours sur des approches créatives et plus ludiques pour faciliter la parole des mineurs.

PARTAGE DE PRATIQUES : Aller vers des pratiques innovantes et créatives

Emmanuel Contamin, Pédopsychiatre et thérapeute EMDR

Maeva Largier, Psychologue clinicienne de l’AMAV 84

Lucie Potet, Psychologue clinicienne

Les intervenants ont présenté des approches novatrices pour mieux accompagner les mineurs victimes de violences. Un accent particulier a été mis sur la nécessité de réinventer les pratiques d’accompagnement en intégrant des méthodes créatives, telles que la thérapie par le jeu et des ateliers collectifs.

Le partage des pratiques professionnelles s’est poursuivi l’après-midi avec une conférence sur l’adaptation des outils d’accompagnement pour les enfants en situation de handicap. 

CONFÉRENCE : Adapter nos outils aux enfants en situation de handicap

L’accent a été mis sur les enfants en situation de handicap et la nécessité d’adapter les outils pour mieux les accompagner. Présidente de l’Association francophone de femmes autistes et elle-même victime de violences, Marie Rabatel a partagé son expérience personnelle et professionnelle pour faire évoluer les pratiques d’accompagnement.

Elle a particulièrement insisté sur la vulnérabilité accrue des enfants handicapés face aux violences, qu'elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles. Marie Rabatel a également évoqué les défis liés à leur inclusion dans les dispositifs existants, en soulignant que 80 % des femmes en situation de handicap subissent des violences au cours de leur vie. Elle a plaidé pour une amélioration des ressources, notamment à travers des outils de communication alternative comme les pictogrammes ou le langage des signes, pour garantir une meilleure prise en charge et écoute des victimes. 

PROPOS DE CLÔTURE

Jérôme Bertin, Directeur général de la fédération France Victimes

Thierry Baubet, Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université Sorbonne Paris Nord, chef de service à l’Hôpital Avicenne, AP-HP

Lors de leur intervention conjointe, Jérôme Bertin et Thierry Baubet ont clôturé la journée du 17 septembre avec une analyse approfondie sur les défis de la prise en charge des enfants victimes de violences. Jérôme Bertin, Directeur Général de France Victimes, a souligné l’importance d’une coordination interprofessionnelle entre les différents acteurs, de la justice aux services sociaux, pour garantir un suivi personnalisé et éviter la revictimisation des enfants.

Thierry Baubet, pédopsychiatre et spécialiste du psychotrauma, a quant à lui mis l'accent sur l'approche psychothérapeutique à long terme pour aider les jeunes victimes à surmonter les traumatismes. Il a évoqué la création de centres régionaux du psychotraumatisme, ainsi que le rôle des groupes de parole et des approches thérapeutiques adaptées pour les enfants et adolescents.

Une conclusion ouverte sur l'avenir

Ce colloque a été l’occasion de réaliser un partage de pratiques et d’expertises pour la prise en charge des victimes mineures et de leur entourage. Ont été abordées les questions cruciales de la coordination entre les différents acteurs impliqués dans la protection des mineurs, de la police aux associations d’aide aux victimes, en passant par les services sociaux. Le débat a souligné la nécessité de renforcer la communication entre ces acteurs, afin de garantir une prise en charge complète et continue pour chaque enfant.

Ces deux jours de colloque ont été riches en échanges et en propositions concrètes pour améliorer la protection des mineurs victimes de violences. Les participants sont repartis avec de nouvelles pistes de réflexion et des outils pratiques pour mieux répondre aux besoins des enfants. Ce colloque aura permis de renforcer les liens entre les divers intervenants du secteur, tout en ouvrant de nouvelles perspectives d’action pour les années à venir.

Ressources : 

Livres

  • TARQUINIO Cyril & AUXEMERY Yann, Manuel des troubles psychotraumatiques , France : Dunod, 2022 
  • HAINES Steve & STANDING Sophie, Le Trauma, quelle chose étrange, France : Ca et la Eds, 2019
  • DUPONT Mélanie & LEBRUN Pierre-Brice, Aide-mémoire - Droit à l'usage des psychologues, France : Dunod, 2024 (guide sur l'usage du droit pour les psychologues)
  • SHAPIRO Francine, EMDR Therapy humanitarian assistance programs : treating the physical, psychological and societal effects of adverse experiences worldwide, Etats-Unis :  2014
  • ROQUE-LOPEZ Susana., Mental health benefits of a 1-week intensive multimodal group program for adolescents with multiple adverse childhood experiences , Etats-Unis : Child Abuse & Neglect 122, 2021
  • CONTAMIN Emmanuel, Guérir de son passé : avec l'EMDR et des outils d'autosoin, Paris : Odile Jacob, 2023 (ouvrage sur les techniques d'autosoin en EMDR).
  • CONTAMIN Emmanuel, Prenons soin de nous, France : Larousse, 2023 (livre de techniques d'autothérapie avec des ressources psychoéducatives).
  • CONTAMIN Emmanuel, Les 5 cercles de la résilience, Larousse, 2021
  • SOUCHE Lionel, Thérapie EMDR pour l'enfant et l'adolescent : 12 études de cas, Paris : In press, 2019 (ouvrage collectif sur l'EMDR appliqué aux enfants)
  • CHOUVIER Bernard, La médiation thérapeutique par les contes, France : Dunod, 2015
  • GRYSON-DEJEHANSART Marie-Christine, L'enfant agressé et le Conte créatif, France : Dunod, 2013
  • LEFEVRE Anne, 100% Winnicott, Paris : Eyrolles, 2012  (ouvrage recommandé pour synthétiser les travaux de Winnicott sur la co-création d'un espace thérapeutique avec les enfants).
  • SMITH Joanna, Le Grand livre des 1000 premiers jours de vie : développement - trauma - approche thérapeutique, France : Dunod, 2021 (recommandé pour comprendre les règles d'écriture des contes thérapeutiques).
  • GHEERBRANT Alain & CHEVALIER Jean, Dictionnaire des symboles : Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, France : Bouquin éditions, 1997 (utilisé pour l'écriture des contes adaptés aux enfants).

Articles de revues

  • BULLENS Quentin, "Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence", La Tâche Du Château : construction d’un outil d’exploration métaphorique pour l’enfant victime d’abus sexuel. Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, (60), 461-467, 2012.
  • WINNICOTT Donald, Journal de la psychanalyste de l'enfant, Le jeu du Squiggle. Journal de la psychanalyse de l'enfant, (5), 29-36, 2015. (travail sur la co-création d'espaces thérapeutiques avec les enfants).

Sites web

Rapports

Le Livret du Colloque 


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Affiche originale créée par Sébastien Gravouil pour la Fédération France Victimes

La lutte contre les violences faites aux personnes et les séquelles psychologiques associées nécessitent des approches diversifiées de prise en charge. De nombreuses associations du réseau France Victimes s'engagent à offrir des solutions adaptées, et ciblées pour aider les victimes à se reconstruire.

Qu'est-ce que le Grand Prix France Victimes ? 

C'est un prix biénal remis à l'occasion des Assises nationales de l'aide aux victimes. L'objectif premier du Grand Prix est d'encourager et de soutenir les associations locales dans la reconnaissance et la valorisation de leurs actions en faveur des victimes. Les candidatures pour ce prix sont ouvertes à toutes les associations du réseau France Victimes engagées dans l'aide aux victimes.

Qu'est-ce qu'on y gagne ? 

À chaque édition, le Jury descerne deux prix: le grand prix et un prix coup de coeur. 

Grand Prix France Victimes 2024 : L'association lauréate bénéficiera d'un soutien professionnel en communication sur mesure. Cela inclut la création de supports de communication (reportages photo/vidéo, flyers, affiches), une campagne dynamique sur les réseaux sociaux, et la diffusion d'informations auprès des médias locaux. L'accompagnement se déroulera au second semestre de 2024, avec pour objectif d'accroître la visibilité et l'impact du projet.

Prix Coup de Cœur : Le Prix Coup de Cœur sera matérialisé par la création d'une affiche spéciale réalisée par un illustrateur local lors des Assises. Cette affiche mettra en avant le thème choisi, soulignant la contribution exceptionnelle du lauréat et l'aspect local de l'aide aux victimes.

Quels ont été les projets présentés pour l'édition 2024 du Grand Prix France Victimes ? 

ADAVEM JP 40 : Ateliers de Boxe-Thérapie

L'association ADAVEM JP 40 propose des ateliers de boxe-thérapie destinés aux femmes victimes de violences conjugales. Ces ateliers permettent aux participantes de canaliser leurs angoisses et de regagner confiance en elles et en leur corps. En créant un espace sécurisé, l'association aide ces femmes à se sentir plus autonomes et capables de se défendre, complétant ainsi les autres formes d'accompagnement proposées.

ARAVIC 23 : Programme Bien-Être et Réappropriation de l’Estime de Soi

ARAVIC 23 organise un programme bien-être et réappropriation de l’estime de soi avec des journées trimestrielles pour les victimes de violences conjugales. Ces journées incluent des activités variées telles que le yoga, la socio-esthétique, et la bibliothérapie. En favorisant la reconnection des participantes avec elles-mêmes et les autres, ce programme, soutenu par des bénévoles et des professionnels, vise à restaurer la confiance en soi.

France Victimes 02 : « Du Conte de Fées à la Réalité »

France Victimes 02 mène une campagne de communication intitulée « Du conte de fées à la réalité » pour sensibiliser les jeunes aux violences conjugales. Utilisant des affiches inspirées des princesses Disney, cette initiative attire l'attention des adolescents sur les réalités des relations abusives. L'objectif est de promouvoir une réflexion critique sur les stéréotypes de genre et de sensibiliser les jeunes aux signes de violence.

France Victimes 38 AVNIR : Horti-thérapie

L'association France Victimes 38 AVNIR propose de l'hortithérapie pour aider les enfants victimes de violences ou de conflits parentaux. Grâce au jardinage, ces enfants peuvent surmonter leurs traumatismes en prenant soin des plantes. Cette approche non-médicamenteuse favorise la confiance en soi, l'estime de soi, et la socialisation, tout en offrant une prise en charge psychologique adaptée.

France Victimes 49 : Livre Jeunesse avec Roucky le Chien d'Assistance Judiciaire

France Victimes 49 prépare un livre jeunesse illustré mettant en scène Roucky, le chien d'assistance judiciaire, pour aider les enfants victimes de violences à comprendre le parcours judiciaire. Ce livre, destiné à environ 1000 jeunes, sera distribué dans les unités d'accueil et les services de protection de l'enfance, offrant un support pédagogique essentiel pour les mineurs confrontés à des situations traumatisantes.

France Victimes 66 : Art-Thérapie

L'association France Victimes 66 propose des ateliers mensuels d'art-thérapie pour les femmes victimes de diverses infractions. Co-animés par une art-thérapeute et une psychologue, ces ateliers combinent thérapie psychocorporelle et accompagnement psychologique traditionnel, permettant de traiter les blessures psychiques et corporelles causées par la violence et d'améliorer la santé globale des participantes.

France Victimes 87 : Sensibilisations pour un Sport sans Violences

France Victimes 87 organise des colloques de sensibilisation pour informer et éduquer le mouvement sportif sur les violences. En collaboration avec le SDJES 87, la gendarmerie et le CDOS 87, ces événements incluent des ateliers interactifs pour les jeunes sportifs. L'objectif est de promouvoir des pratiques exemplaires et de renforcer la sécurité au sein du milieu sportif local.

Justice & Partage 43 : Serious Game

L'association Justice et Partage 43 propose un Serious Game pour sensibiliser les collégiens et lycéens au harcèlement scolaire. Ce jeu de rôle géant, présenté lors de la journée de lutte contre le harcèlement scolaire, permet aux participants de résoudre des énigmes et de comprendre les signes de harcèlement, favorisant ainsi une meilleure prise de conscience et des actions préventives.

ADAVIRS 89 : Cafés-Restauratifs

ADAVIRS 89, en collaboration avec le SPIP, a lancé les cafés restauratifs pour promouvoir la justice restaurative (JR) dans l'Yonne. Ces événements informels visent à informer le public et les professionnels sur la JR, tout en renforçant les équipes bénévoles. En facilitant le recrutement pour les formations, ces cafés renforcent l'impact communautaire de la JR.

Prim'toit Pôle AJAR Justice : Projet Éducatif Spécialisé

Le projet éducatif spécialisé de l'association Prim'Toit accompagne les enfants et adolescents victimes de violence conjugale à travers des entretiens individuels et des activités adaptées. En utilisant des supports variés, ce projet favorise l'expression des émotions et la résilience, offrant un espace sécurisant pour les jeunes affectés par la violence.

Qui sont les membres du Jury de l'édition 2024 ? 

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  • 4 membres de la Fédération :

Maryse Le Men Régnier, Présidente

Jérôme Bertin, Directeur général

Lou Bassoni, Juriste assistante

Noëmie Bertomeu Bianco-Dolino, Responsable communication et relations publiques

  • 2 personnalités extérieures :

Elen Vuidard, Officier de liaison Gendarmerie, Conseillère Collectivités territoriales, Délégation interministérielle à l’aide aux victimes, Ministère de la Justice

Peggy Roggers, Cheffe de la délégation aux victimes de la police nationale

Qui sont les associations lauréates de cette édition 2024 ?    

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Les deux associations lauréates sont : AVNIR 38 pour son projet d'horti-thérapie (à gauche) et Justice et Partage 43 (à droite) pour son projet de serious game. 
Les deux associations ont reçu le prix à l'occasion d'une réception organisée dans le cadre des Assises 2024 de Toulouse à l'Hôtel de Ville. AVNIR 38, représentée par Anne-Lise, la Directrice, Morgane Grenolet et Cloé Ravy se sont vues remettre le Prix Coup de Cœur. Justice et Partage 43, représentée par Théodora et Zoé, les porteuses du projet, ont reçu le Grand Prix 2024 des mains de la Présidente de la Fédération, Maryse Le Men Régnier et de Catherine Moyon de Baecque, Co-présidente de la Commission de lutte contre les violences sexuelles et discriminations du Comité national olympique et sportif français. Les deux structures ont reçu des oeuvres réalisées par l'artiste toulousain Sébastien Gravouil, sur le thème des Assises: le sport, l'aide aux victimes et Toulouse. Sébastien Gravouil était d'ailleurs présent dans la salle pour cette remise de prix.
Le Grand Prix 2024 attribué à Justice et Partage 43 inclut un
accompagnement personnalisé pour la communication et les relations publiques, afin de maximiser la visibilité et l'impact de leur projet. Restez connectés pour en savoir plus !


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La 37e édition des Assises Nationales de l’Aide aux Victimes s’est déroulée les 27 et 28 juin 2024 à Toulouse au Théâtre de la Cité à Toulouse. 

Co-organisé par France Victimes 31 et la Fédération, l’événement a accueilli 310 congressistes sur le thème « Sport : terrain de violences et espace de restauration ». 

Durant ces deux jours, Olivier Coste, médecin du sport et producteur de l’émission Sportissimo sur RCF a animé l’ensemble de ces deux jours en réunissant plusieurs intervenants autours de 6 séquences : 

  • Échanges introductifsÉvolution de l’appréhension des violences dans le sport et perspectives
  • Table ronde 1 : Violences dans le contexte sportif et répercussions sur la vie des victimes et de leurs proches
  • Table ronde 2 : Rôle et actions des institutions dans la lutte contre les violences dans le sport
  • Table ronde 3 : Rôle des associations du réseau France Victimes 
  • Table ronde 4 : Réflexions sur l'inclusivité : regards croisés sur les pratiques discriminatoires dans le sport
  • Table ronde 5 : Restauration des victimes par la pratique sportive

 

Nadia Soussi, présidente de France Victimes 31 a accueilli l’ensemble des congressistes avec un discours d’ouverture aux côtés de Maryse Le Men Régnier, Présidente de la fédération France Victimes. S'en sont suivis les mots d'accueil de Julie Pharamond, élue de la ville de Toulouse en charge des clubs sportifs amateurs et Conseillère métropolitaine, Xavier Pavageau, Président du tribunal judiciaire de Toulouse et Samuel Vuelta-Simon, Procureur de la République près du tribunal judiciaire de Toulouse. 

En échanges introductifs, Philippe Liotard, Socio-anthropologue et historien, était accompagné d'Élise Marsollier, Chercheuse en psychologie du sport et de Trystan Lauraire, Maître de conférences et avocat : ils ont posé le sujet en débattant sur l’évolution de l’appréhension des violences dans le sport et perspectives.

Durant l’événement, nous avons pu entendre le témoignage de plusieurs victimes, notamment celui de Katia Palla, Ancienne patineuse de haut-niveau et directrice de l’association La Voix de Sarah, Sylvain Dhugues, Président de l’association Agir pour devenir ou encore Benjamin Écuyer, ex-pongiste de haut-niveau devenu journaliste.

Des débats ont également été tenus sur le rôle et actions des institutions et des associations dans la lutte contre les violences dans le sport avec des personnes représentant des institutions telles que Marie Barsacq, Directrice exécutive Impact et Héritage de Paris 2024, ou encore Mona Pantel, Chargée de mission de lutte contre les discriminations et les violences au ministère des sports et des Jeux olympiques et paralympiques ainsi des membres du réseau France Victimes. 

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Par ailleurs, le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti n’a pas manqué à la tradition, et nous a fait l’honneur de conclure le 2ème jour de ces Assises en répondant au discours de la Présidente de la fédération France Victimes, Maryse Le Men Régnier.

De plus, pour introduire chaque table ronde, une question était posée à l'auditoir sur les thématiques abordées. Retrouvez les questions ainsi que les résultats su Mentimeter ici.

Enfin, nous tenions à remercier Françoise Passuello, Directrice de France Victimes 31 et son adjointe Lucie Kletke, ainsi que l’équipe de salariés et bénévoles, pour leur implication dans l’organisation. Merci également à vous, chères adhérenes et adhérents, sans qui ces Assises n’auraient pas été possibles.  

Nous espérons vous revoir pour les prochaines qui se préparent en 2025 à Strasbourg, sur la thématique du harcèlement, avec SOS France Victimes 67, association présidée par André Laurent et dirigée par Faouzia Sahraoui.  

La restitution du livret des congressistes, avec les biographies des intervenants et également un résumé de leurs interventions, sera bientôt disponible.

Retrouvez ici le support visuel des Assises qui comprend : la journée des adhérents et la projection du film "Touchées" d'Alexandra Lamy ainsi que les deux journées au Théâtre de la Cité.

pdf Le livret de restitution des Assises 2024 (61.94 MB)

 

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  pdf Le discours de la présidente de la Fédération, Maryse Le Men Régnier (365 KB)

 

 

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Firefly Imaginez une scène magnifique et immersive pour une affiche de remise de trophée award. Visu

La Fédération France Victimes, tous les deux ans, organise son prestigieux Grand Prix à l'occasion des Assises nationales de l'aide aux victimes. L'objectif premier de cet événement est d'encourager et de soutenir les associations locales dans la reconnaissance et la valorisation de leurs actions en faveur des victimes. Les candidatures pour ce prix sont ouvertes à toutes les associations locales du réseau France Victimes engagées dans l'aide aux victimes.

La sélection et le jury du Grand Prix France Victimes

Le jury de sélection, est composé d'une victime ou d'associations de victimes, d'un représentant de l'autorité publique, ainsi que de 4 membres de la Fédération et il œuvre à la sélection des lauréats. Le Grand Prix France Victimes offre une visibilité au sein du réseau et contribue efficacement au partage des connaissances. En moyenne, entre 5 et 6 candidatures sont évaluées chaque année, aboutissant à l'attribution d'un Grand Prix et d'un Prix Coup de Cœur.

Le jury évaluera les dossiers sur 4 critères : leur pertinence, leur inspiration, leur impact, leur mise en place / faisabilité. Le dernier critère repose sur l’idée de voir si le projet est duplicable aisément, et permet ainsi un déploiement auprès de tous les territoires. Pour garantir une évaluation équitable et impartiale de tous les projets candidats, une procédure d'anonymisation des dossiers est mise en place pour l'ensemble des membres du jury. Chaque dossier, contenant les informations sur les candidats, sera préalablement anonymisé avant d'être transmis à chaque membre du jury, qui disposera de 15 jours pour étudier les projets avant une réunion d'échanges dédiée quelques semaines avant les Assises.

Les précédentes éditions du Grand Prix France Victimes

En 2019, le Grand Prix a été décerné au projet d'exposition "Portraits de femmes : Sortir du silence" par l'association CIDFF-France Victimes 55, tandis que le Prix Coup de Cœur a récompensé le projet de médiation canine dans le cadre de procédures judiciaires de l'association ALAVI-France Victimes 46.

En 2021, le Grand Prix a honoré France Victimes 31 pour son protocole "Dispositif Vigilance Violences", assurant une protection des victimes de violences conjugales dans le parcours d'exécution de peine de l'auteur ; tandis que le Prix Coup de Cœur a été attribué à ADAVI Nouvelle-Calédonie pour la création d'un bureau d'aide aux victimes lors des audiences foraines.

Le Grand Prix France Victimes 2024

L'association distinguée bénéficie d'un soutien professionnel sur mesure afin de mettre en lumière son projet. Cet accompagnement englobe une gamme complète de services adaptés aux besoins spécifiques de l'association lauréate. De la création de supports de communication tels que des reportages photo ou vidéo, des flyers et des affiches, à la conception et à la mise en œuvre d'une campagne dynamique sur les réseaux sociaux, en passant par la diffusion d'informations auprès des médias locaux par le biais de dossiers de presse ou de communiqués. L'équipe de communication collabore étroitement avec les équipes porteuses de projet pour examiner chaque possibilité de déploiement, garantissant ainsi un accompagnement sur mesure adapté à leurs besoins spécifiques. L'objectif de cette phase d'accompagnement, programmée pour le second semestre de l'année 2024, est d'accroître la visibilité et l'impact du projet tout au long de l'année. Cette phase d'accompagnement, visant à étendre l'impact du projet, se déroulera au second semestre de l'année 2024.

Le Prix Coup de Cœur

Le Prix Coup de Cœur, décerné par le Jury, se matérialisera par la création d'une affiche spéciale lors des Assises, mettant en avant le thème choisi cette année-là, réalisée par un illustrateur local de la ville accueillant le Grand Prix. L'objectif est de souligner l'aspect local et concret de l'aide aux victimes, en mettant en lumière la contribution exceptionnelle du lauréat.

Les modalités de participation

Pour 2024, l'envoi des candidatures se fait avant le 19 mai par les associations du réseau France Victimes.

Les résultats du Grand Prix France Victimes 2024 seront annoncés lors des Assises nationales de l'aide aux victimes le 27 juin en début de soirée à l'Hôtel de Ville de Toulouse par Catherine Moyon De Baecque, Présidente de la Commission de lutte contre les violences sexuelles et les discriminations dans le sport du CNOSF, en présence du Maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc.

   pdf Téléchargez le dossier de candidature (233 KB) et envoyez le à comfv(at)france-victimes.fr avant le 31/05/2024


20240516 Livret Colloque psy

 

Les 16 et 17 septembre 2024, la Fédération France Victimes organise un colloque exceptionnel à l'Espace Reuilly, Paris. Un événement clé pour aborder les spécificités des violences faites aux mineurs, la prise en charge, la protection et l'accompagnement des familles.

Quels sont les enjeux des violences faites aux mineurs et comment recueillir leur parole ?

Table ronde 1 : “Les caractéristiques psycho-sociales des violences faites aux mineurs et accueil de la parole”

La première matinée sera consacrée à une table ronde animée par Mélanie Dupont, psychologue et docteure en psychologie, Jeanne Devèze, Doctorante en sociologie au sein du laboratoire interdisciplinaire de recherche sur les transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales (LIRTES) et Corentin Legras, Doctorant en anthropologie à l'EHESS. Ils discuteront des caractéristiques des violences subies par les mineurs et de l'importance de l'accueil de leur parole. Mélanie Dupont apportera son expertise de l'Unité Médico-Judiciaire de l’Hôtel-Dieu de Paris, tandis que Lucile Hervouet partagera ses recherches sur les réorganisations des liens familiaux et de la vie quotidienne après les dévoilements des violences commises.

Comment protéger les mineurs face aux violences sur internet ?

Conférence : “Violences sur Internet : comment aider les victimes ? Quelle place pour les familles et quel rôle pour les professionnels ?”

Samuel Comblez, Directeur général adjoint de l'Association e-Enfance/Directeur du 3018, interviendra ensuite pour aborder les violences sur internet. Avec son expérience de psychologue spécialisé dans la protection de l’enfance, il expliquera comment aider les victimes et le rôle crucial des familles et des professionnels.

Qui sont les acteurs clés de la protection des mineurs et quels sont leurs rôles ?

Table ronde 2 : “La protection des mineurs : quels acteurs, quels rôles, quels enjeux ?”

L'après-midi se poursuivra avec une table ronde réunissant Véronique Béchu, commandant de police, Bénédicte Kerebel, juriste, et Mélanie Dupont. Elles discuteront des différents acteurs impliqués dans la protection des mineurs, leurs rôles et les enjeux majeurs auxquels elles sont confrontées. Véronique Béchu apportera sa perspective en tant que Cheffe du pôle stratégie de l’Office mineurs, tandis que Bénédicte Kerebel partagera son expérience juridique et administrative.

Comment l'attachement et la parentalité influencent-ils la prise en charge des mineurs victimes ?

Table ronde 3 : “Attachement et parentalité”

La deuxième journée débutera par une discussion sur l'attachement et la parentalité avec Magalie Ledieu et Nathalie Honoré, psychologues cliniciennes spécialisées en psychotraumatologie. Elles exploreront l'importance de ces facteurs dans la prise en charge des enfants victimes.

Quelles pratiques innovantes et créatives peuvent aider les mineurs victimes ?

Partage de pratiques : “Aller vers des pratiques innovantes et créatives”

L'après-midi sera dédiée au partage de pratiques innovantes avec Lucie Potet, psychologue clinicienne, Maeva Largier, psychologue clinicienne de l’AMAV 84, et Emmanuel Contamin, pédopsychiatre et thérapeute EMDR. Ils présenteront des méthodes thérapeutiques novatrices pour accompagner les mineurs victimes.

Comment adapter les outils de prise en charge aux enfants en situation de handicap ?

Conférence : “Adapter nos outils aux enfants en situation de handicap”

Enfin, Marie Rabatel, experte violences et handicap au ministère des Sports et présidente de l’AFFA, clôturera le colloque avec une conférence sur l'adaptation des outils de prise en charge aux enfants en situation de handicap. Elle partagera son expérience personnelle et professionnelle pour sensibiliser et améliorer la prise en charge des victimes en situation de handicap.

Inscription et Tarification

Pour assister à ce colloque essentiel, inscrivez-vous dès maintenant ici AVANT LE 11/09. 

Tarifs :

  • Réseau France Victimes : 150 € (tarif unique) - Formation Qualiopi
  • Hors réseau :
    • Inscription individuelle : 190 €
    • Inscription employeur : 275 €
    • 2 participants et plus : 225 € par personne

Conditions d'annulation :

  • En totalité jusqu'au 9 septembre 2024
  • 50 % jusqu'au 13 septembre 2024
  • 0 € à partir du 14 septembre 2024

Les journées sont indissociables.

Ne manquez pas cette occasion unique de participer à un événement crucial pour la protection des mineurs et l'accompagnement des familles. Rejoignez-nous pour deux jours de discussions enrichissantes et d'échanges constructifs.

Le livret du colloque (MàJ le 09/09/2024)

 

Prise en charge OPCO :

N° SIRET : 339 175 705 00054⎮Code APE : 9499 Z

N° de déclaration d'activité : 11 75 45287 75 , auprès du Préfet de Région Île de France

Organisme de formation certifié Qualiopi


 

Page de garde Rapport Annuel

Introduction : Héritage de Robert Badinter

Il y a 40 ans, Robert Badinter nous a confié une mission essentielle : aider les victimes. Son héritage repose sur la solidarité, une aide universelle et une vision humaniste de la résolution des conflits. Depuis, les associations d’aide aux victimes relèvent ce défi chaque année, en complément des actions de l’État.

Chiffres Clés de 2023

En 2023, France Victimes a aidé plus de 400 000 personnes victimes, dans ses associations ou à travers le numéro d'aide dédié : le 116 006. Près de 1 million d’entretiens ont été menés pour apporter soutien et orientation. Le Réseau s’est étendu à plus de 1560 lieux d’accueil à travers le pays. Le numéro national 116006 a traité près de 60 000 sollicitations, soit une augmentation de plus de 20 % par rapport à l’année précédente.

Points Forts de l’Année 2023

  1. Animation du réseau associatif : Avec la tenue de réunions régionales impliquant les divers service de la Fédération dans le soutien aux associations locales. 
  2. Augmentation des Sollicitations : Les violences intrafamiliales et la cybercriminalité ont dominé les appels au 116006, montrant une augmentation de plus de 20 % des sollicitations.
  3. Formation et Qualification : Plus de 60 formations ont été dispensées à 971 apprenants, représentant une progression de 228 %. Ceci souligne l’importance de maintenir un haut niveau de qualification des intervenants.
  4. Visibilité et Communication : La communication a été renforcée avec le développement d'une nouvelle stratégie sur les réseaux, de nouvelles lettres d'information et d'une charte graphique. Les relations presse se sont accrues avec la publication de trois tribunes. 
  5. Poursuite active du déploiement de Mémo de Vie

Engagements Spécifiques en 2023

En 2023, France Victimes s’est particulièrement engagée sur plusieurs fronts :

  • Mineurs Victimes : Déploiement du PAMIVI (Parcours d'Accompagnement des Mineurs Victimes).
  • Violences Sexuelles et Sexistes : Renforcement des actions et sensibilisation dans le cadre de journées internationales ou encore du déploiement de Mémo de Vie
  • Victimes de Dérives Sectaires : Collaboration avec la Miviludes et organisation des 36es Assises nationales de l'aide aux Victimes à Montpellier sur la thématique de l'Emprise
  • Élus Victimes : Coopération avec l’AMF (Association des Maires de France) et la Cellule CALAE du ministère de l’Intérieur.

Perspectives pour 2024

L’année 2024 s’annonce prometteuse avec plusieurs perspectives clés :

  • Renforcement des Moyens : Augmentation et diversification des budgets pour soutenir les actions des associations.
  • Conventions Pluriannuelles : Mise en place de conventions avec le ministère de la Justice pour assurer la prévisibilité et la continuité des services.
  • Nouveaux Partenariats : Collaboration continue avec la Gendarmerie Nationale, Citoyens et Justice, et l’IFJR (Institut Français de Justice Restaurative).
  • Transformation Numérique : Déploiement d’outils numériques comme Mémo de Vie et adaptation du progiciel IPG pour améliorer l’efficacité des services.

Conclusion

L’année 2023 a été marquée par une activité intense et des réalisations significatives pour France Victimes. Les perspectives pour 2024 sont prometteuses avec un engagement accru et des moyens renforcés pour continuer à aider efficacement les victimes. Le réseau France Victimes, fort de ses valeurs universalistes et humanistes, reste déterminé à améliorer la prise en charge des victimes à travers tout le pays.

pdf Lire le Rapport d'activité 2023 (20.37 MB)

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2024AG 26

 

La Fédération France Victimes, sous l'égide de sa présidente Maryse Le Men Régnier, continue de renforcer son engagement en faveur des victimes à travers des initiatives et des projets innovants. L'Assemblée Générale, qui s'est tenue le 27 avril dernier à Paris, à l'ASIEM, a marqué une étape importante de cette année 2024.

Approbation à l’Unanimité des Rapports Clés

Lors de cette assemblée, les 86 adhérents présents, représentant 67 % des membres, ont voté à l'unanimité pour l'approbation des rapports moral, d’activité et financier. Maryse Le Men Régnier a partagé les points saillants de son rapport moral, repris également dans le Rapport d'activité 2023 présenté à cette occasion. 

Adoption du Nouveau Code de Déontologie

Un autre moment fort de cette Assemblée a été l'adoption du nouveau code de déontologie. Ce document, fruit de plusieurs réunions de travail et discussions, a été approuvé par 71 voix pour, 9 voix contre et 6 abstentions. Maryse Le Men Régnier a souligné l’importance de ce code pour le renouveau du projet fédéral et a remercié les membres et administrateurs pour leur contribution précieuse.

Renouvellement du Conseil d’Administration

La Présidente a également exprimé sa gratitude aux 11 candidats qui se sont présentés pour le renouvellement du tiers des membres du conseil d’administration.

Trois nouveaux membres rejoindront prochainement le conseil (outre les associations réélues) : Avede-Acje (Evreux – 27), France Victimes 78 (Versailles – 78) et Initiatives France Victimes Guadeloupe (Basse-Terre – 97-1).

Débats et Perspectives

Les débats tenus lors de l’Assemblée ont concerné des sujets cruciaux comme la politique publique d’aide aux victimes et la prise en charge des élus locaux victimes. La présence d’intervenants de renom comme Alexandra Louis, Déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, et Guy Geoffroy, vice-président de l’AMF, a enrichi les échanges.

Prochain Rendez-vous : Les Assises Nationales à Toulouse

Maryse Le Men Régnier a rappelé que les Assises Nationales se tiendront à Toulouse les 27 et 28 juin, sur le thème « Sport : terrain de violences et espace de restauration ». Un événement précédant ces Assises, réservé aux adhérents, est prévu le 26 juin avec un ciné-débat autour du film « Touchées » en présence de la réalisatrice Alexandra Lamy.

 

Retrouvez l'intégralité des discours de l'Assemblée générale 2024 : 

- Le Rapport Moral

- Le discours sur le code de déontologie

- Le discours d'accueil pour Alexandra Louis, la Déléguée Interministérielle de l'Aide aux Victimes (DIAV).


Sous l'impulsion du ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances, une collaboration a vu le jour entre France Victimes et des organismes privés d'hébergements de loisirs depuis 2022. 

Forte de cette expérience, une nouvelle convention a été signée avec la Fédération Nationale des Hôtels de Plein Air (FNHPA – qui regroupe les campings), laquelle vise à offrir un hébergement d’urgences, en complément du droit commun, aux (co)victimes de violences conjugales

À ce titre, une première phase expérimentale a été lancée ce début d’année, ciblant trois zones géographiques clés : l'Ardèche, la Charente-Maritime et le Morbihan. Au sein de ces départements, un total de 24 campings se sont engagés à ouvrir leurs portes aux victimes, offrant ainsi un lieu sûr et confidentiel, sur une durée définie. Ce dispositif permet ainsi aux AAV de rechercher une solution d’hébergement plus pérenne et d’entamer plus sereinement les démarches associées aux ouvertures de droits sociaux avec les personnes victimes. 

À la suite de cette étape expérimentale, France Victimes et la FNHPA ont exprimé le souhait de poursuivre cette dynamique et d’étendre ce projet sur le plan national. 

Cette convention témoigne de l'importance de l'action collective dans la lutte contre les violences conjugales, et de la nécessité d'innover pour protéger davantage ces dernières.


La fédération France Victimes vous présente pour cette troisième année consécutive son Essentiel 2023.

Ce support imprimé et numérique permet en seulement 8 pages de synthétiser l'année passée et les échéances 2024.

Vous y retrouverez : 

  • Les chiffres clés,
  • Les temps forts et les focus,
  • Les expertises et auditions,
  • L'actualité sur nos partenariats,
  • Les avancées et les innovations dans l'aide aux victimes,
  • Nos projets européens,
  • Les rendez-vous de 2024.

Pour le lire, c'est par ici :  Essentiel 2023 - France Victimes


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Photo (de gauche à droite) Faouzia Sahraoui, Alexandra Roveda et Cédric Balland - © Noëmie Bertomeu Bianco-Dolino⎮France Victimes

Alors que le procès se déroule dans un climat médiatique intense, le rôle des associations d'aide aux victimes comme SOS France Victimes 67 devient essentiel. Leur présence aux côtés des victimes, leur accompagnement personnalisé et leur soutien constant contribuent à atténuer les souffrances et à faciliter le cheminement des victimes vers la réparation.

Cet entretien a été réalisé le 11 mars 2024 à la Cour d’Appel de Paris avec les membres de SOS France Victimes 67 présents : Faouzia Sahraoui - Directrice, Cédric Balland - Directeur du pôle Aide aux victimes de l'association, accès au droit et médiation et Alexandra Roveda - psychologue. Ces échanges avec Noëmie Bertomeu Bianco-Dolino - Responsable communication et relations publiques de la fédération France Victimes, offrent une plongée dans la complexité de l'accompagnement des victimes d'actes terroristes. Alors que le procès de l'attentat de Strasbourg du 11 décembre 2018 est en cours, les acteurs de terrain partagent leurs observations et expériences.

À travers cet entretien, se dessine le portrait d'une prise en charge complexe et multidimensionnelle, façonnée par les spécificités des attaques terroristes et les aspirations des victimes à voir leurs droits respectés.

Noëmie : Pouvez-vous revenir sur la chronologie des événements de votre association SOS France Victimes 67 lors de la survenue de l’attentat du 11 décembre 2018 ? 

Faouzia : En date du 3 mai 2016, SOS France Victimes 67 est désignée association d’aide aux victimes référente départementale pour les victimes d’actes de terrorisme, ainsi que pour leurs familles, par décision de la Cour d’Appel de Colmar. C’est à ce titre que nous avons été activés le soir même de la survenue de l’attentat par la Procureure. Un centre d’accompagnement des impliqués (CAI) provisoire avait d’abord été monté à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), qui a duré jusqu’à quatre heures du matin. 

D’ailleurs, à l’époque, pour la prise en charge des victimes, il nous avait été demandé de dépêcher des psychologues qui parlaient les langues suivantes : le turc, l’anglais, l’arabe ou encore le polonais, et en tout cas à cette époque, notre association était dotée de ces langues. Nous avons également fait une réunion avec les équipes de la Cellule d'Urgence Médico-Psychologique (CUMP) pour faire un point de situation sur les dispositifs. 

Dans la nuit, a été ouvert le Centre d’Accueil des Familles CAF, avec la ville de Strasbourg, que nous avons rejoint à sept heures du matin le 12 décembre. Notre association a mobilisé 15 personnes, dont 6 juristes, 8 psychologues et 1 fonction support des deux associations d’aide aux victimes.

On était sur deux fronts : nos psychologues étaient en binôme avec la CUMP pour les premières évaluations, et les juristes assuraient un rôle d’information au sein du CAF. Durant les cinq jours où s’est tenu le CAF, 1739 personnes ont été reçues en entretien. 

On a pu constituer tout de suite les dossiers avec le Fonds de Garantie en créant un circuit d’accompagnement sur les lieux. 

Cédric : Cette première étape dans le processus d’accompagnement close, le 19 décembre, notre association a participé au comité local d’aide aux victimes (CLAV), présidé par le préfet de département et le procureur de la République, pour ouvrir un Espace d’information et d’accompagnement (EIA), pour une durée de 14 mois. Il faut le voir comme un lieu de centralisation pour les partenaires et les victimes, qui s’inscrit dans la continuité du CAF : un point de repère, où la victime pouvait continuer son accompagnement.

Faouzia : Il est à noter que c’est la première fois qu’un EIA était monté au sein d’un CAF. Dans les partenaires à nos côtés dans cet Espace on citera en particulier  l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre (ONAC-VG), la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), les Impôts, Pôle Emploi, le Barreau de Strasbourg, la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (FENVAC), l’Association française des Victimes du Terrorisme (AFVT), la Cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP), avec la présence notable de psychiatres, la Police Judiciaire, pour prendre les plaintes sur place.

Noëmie : Combien de personnes accompagnez-vous aujourd’hui pour le procès ? 

Cédric : Des 1739 personnes, il va y avoir une liste plus resserrée qui s’appelle la “liste partagée”, tenue par les services du ministère de la Justice, qui regroupe environ 89 personnes qui sont suivies de manière plus resserrée. Cette liste recense les victimes décédées (et leurs ayant droits), les victimes blessées (physiquement, psychiquement) indemnisées par le FGTI. Ces personnes-là sont celles sur lesquelles on a concentré le suivi parce qu’elles sont les plus impactées. 

À l’ouverture du procès, on avait 70 victimes constituées, auxquelles se sont ajoutées 150 nouvelles constitutions de partie civile. Ces personnes là se sont manifestées plus tard, et elles ne seront peut-être pas reconnues, c’est à la Justice de décider. SOS France Victimes 67 s’est concentrée sur la liste partagée. De la fermeture de l'EIA à aujourd’hui, nous avons continué l’accompagnement des victimes au siège de l’association, autant sur le volet juridique et administratif que social. Certaines victimes ont préféré d’ailleurs l’aide ponctuelle que continue, et nous remarquons aussi que beaucoup de suivis ont repris à l’approche du procès. 

Noëmie : Un procès qui aura débuté le 29 février 2024 et qui terminera le 5 avril à la Cour d’Appel de Paris. 

Cédric : Oui. J’ajoute que vers la fin de l’instruction, il y a eu une première réunion faite à destination des parties civiles au tribunal judiciaire de Strasbourg, pour leur donner des informations sur la procédure et le travail d'enquête qui avait été réalisé.
Le 18 décembre 2023, une seconde réunion d'information s'est tenue à notre demande, à destination des victimes, pour les informer du déroulé du procès et des détails organisationnels. Cette dernière réunion d’information a eu lieu en présence notamment du Parquet National Anti-Terroriste (PNAT), de la Directrice des greffes et de la Directrice de Paris Aide aux Victimes (PAV), et de notre association.
En parallèle, ont été organisées des réunions informelles et des moments conviviaux au sein de la mairie de Strasbourg en présence de la Maire et des équipes de la ville. 

Noëmie : Dans la prise en charge des victimes de ce procès de l'attentat de Strasbourg du 11 décembre 2018, quelles ont été les synergies avec PAV pour la préparation ?

Faouzia : Nous avons été réquisitionnés comme l’association Paris Aide aux Victimes (PAV), qui fait également partie du réseau France Victimes. Avec les équipes de Madame Carole Damiani, nous avons organisé trois réunions de travail pour coordonner notre accompagnement à destination des victimes. SOS France Victimes 67 avait effectivement pour intention d’assurer la continuité de la prise en charge, parce que les victimes nous disaient : “vous savez si on va à Paris, on ne connaît pas le personnel, même si ce sont vos collègues, même s’ils sont sympathiques. Est-ce que vous allez nous accompagner ?”. On avait répondu à ces victimes que nous mettrions à disposition, comme PAV, des psychologues. Nous les avons assurés de notre présence lors de leurs témoignages à la barre, surtout qu’elles nous connaissent bien avec Cédric ; et ce même si les victimes sont par ailleurs en contact également avec les équipes de PAV. 

Noëmie : Est-ce que vous venez tous les jours depuis Strasbourg ? 

Faouzia : Nous ne sommes pas là tous les jours, nous étions là les deux premiers jours mais aussi le 8 mars, aujourd’hui le 11 mars et jusqu’à ce que les victimes, qui ont souhaité notre présence, soient passées devant la Cour.

Noëmie : Donc vous restez à la demande des victimes ?

Faouzia : Oui à la demande des victimes. Et justement, après nos collègues de PAV, deux psychologues qui ont engagé aussi des suivis, sont là, eux, du début jusqu’à la fin du procès. 

Cédric : On a vraiment voulu avoir une présence renforcée, j'ai envie de dire même sur mesure, pour certaines victimes. Ce qui implique une présence continue pour assurer une prise en charge soutenue. Nous nous adaptons aux besoins des victimes que l’on accompagne : par exemple vendredi 8 mars, c’était très lourd, à la suite des passages des parties civiles. Du fait de cette présence renforcée de France Victimes, nous avons pu nous répartir pour l’accompagnement de différentes parties civiles. 

Faouzia : Nous tenons d’ailleurs à remercier chaleureusement les collègues de Paris Aide aux Victimes, avec qui cela se passe très bien. Elles sont sympathiques, elles veillent à notre bien-être, elles mettent à notre disposition le Bureau d’Aide aux Victimes (BAV).

Cédric : Nous avons eu un accueil formidable. 

Faouzia : Malgré leur gentillesse, les victimes ne les connaissent pas, donc c’est vrai que certains accompagnements sont difficiles. 

En tout cas, notre Conseil d’administration a décidé de valider ce projet de prise en charge soutenue. Il n’y a pas de prise en charge financière spécifique pour le moment, donc nous avons pris cela sur le temps de l’association, sur notre temps de travail. De mon côté, en tant que psychologue, je ne voulais pas que les victimes, qui nous avaient demandé très directement de venir, se sentent seules. 

Cédric : Il ne fallait pas non plus alimenter un sentiment d’abandon, qui est déjà présent. Il fallait pouvoir être présents dans ce moment, peut-être le plus important… Et c’est ce qu’on vient de faire, avec PAV. 

Noëmie : Est-ce qu’il y a des différences fondamentales dans l’accompagnement d’un procès pour terrorisme avec d’autres types de procès ? 

Cédric : Bonne question. De manière organisationnelle on est sur des faits qui ont eu lieu à Strasbourg, et le procès se passe cinq ans plus tard. Ça peut paraître extrêmement long. Ce procès a lieu dans une grande ville, parfois inconnue pour certains et dans un cadre très très solennel, et puis sur une durée quand même assez longue.
Si on regarde cela d'un point de vue organisationnel et technique il y a quand même des changements importants : c'est un cadre complètement différent. 

On peut se sentir un petit peu perdu, et c'est bien légitime, donc ça change beaucoup sur l’aspect psychologique. Par ailleurs, la thématique des attentats nous touche aussi dans notre individualité : c’est un poids supplémentaire, je trouve que ça a un impact sur l’ambiance générale du procès.

Faouzia : Pour avoir fait sept ou huit ans d’accompagnement des victimes devant la Cour d’Assises, pour des faits de criminalité, je pense que les besoins ne sont pas les mêmes chez les victimes. En tous les cas, le traumatisme ne l’est pas, le stress post-traumatique est très présent. Le contexte fait qu’on ne peut pas considérer, en tant que professionnels, les éléments de la même façon. Le nombre de personnes touchées, le nombre de décès, c’est toutes ces choses là qui font que les éléments en lien avec le terrorisme ont une spécificité. De toutes les façons, les prestations pluridisciplinaires qui sont proposées sont les mêmes pour toutes les victimes : psychologiques, juridiques et sociales.

Cédric : Il y a aussi la composition de la salle qui peut-être impressionnante : des dizaines d’avocats, des gendarmes, des dizaines de parties civiles, il n’y a pas de jurés citoyens, etc …

Faouzia : Même dans l’immédiateté de la mise en place des dispositifs, ce n’est pas quelque chose que l’on va proposer à des victimes de criminalité. Cette présence intensive au départ qui peut durer, avec par exemple l’EIA de cet attentat, qui a duré plus de deux ans. 

C’est important de le souligner, parce que les personnes s’habituent à cette protection : l’EIA devait s’arrêter au bout d’une année, mais nous avons demandé à le prolonger 4 mois supplémentaires parce qu’il a fallu préparer psychologiquement les personnes suivies à basculer dans le "droit commun". Malgré cette préparation, il y a des victimes qui ont mal vécu ce basculement, parce qu’elles se sont habituées à ce cadre de protection, et des professionnels à leur disposition. 

Cédric : Un autre élément majeur dans la continuité de ce que l’on dit concerne la presse. Ce procès est ultra médiatisé, ce qui change aussi la teneur, le contexte, le cadre. Toutes ces différences font quand même qu’on est dans un procès dit "spécial". 

Alexandra : Je trouve aussi qu’il y a beaucoup de soutien entre les parties civiles. Beaucoup de solidarité, alors que dans les procès de droit commun, la victime peut être seule. C’est d’ailleurs parfois très mal vécu par les victimes qui sont aussi confrontées aux propos de l’avocat de la Défense seules. Et les victimes peuvent sortir encore plus éprouvées du procès, ce que je n’ai pas pu encore observer ici. 

Faouzia : D’ailleurs on avait aussi fait la préparation psychologique individuelle des victimes en amont du procès. De plus, à chaque fois qu’une victime sort de la salle pendant le procès, un membre de notre équipe l’accompagne, pour ne pas la laisser seule. 

À noter également par ailleurs que des expertises ont eu lieu chez nous, à l’association, ce qui a permis d’accompagner des victimes qui parfois se sentaient jugées pendant ce processus. 

J’avais l’impression même moi, en tant que professionnelle, que nous étions dans une bulle à l’EIA. Là, tous les professionnels de l’association présents travaillaient sur le même sujet, c’était très prenant pour les équipes. Tous ont travaillé sans compter leurs heures. D’ailleurs les cinq premiers mois on travaillait même les week-ends. 

Noëmie : Pouvez-vous nous décrire les principales doléances exprimées par les victimes de l'attentat de Strasbourg vis-à-vis du déroulement du procès et des dispositifs mis en place pour leur implication ?

Cédric : Les victimes de l’attentat de Strasbourg ont porté à la connaissance de l’association référente un certain nombre de doléances :

  • Les victimes déplorent l’absence de retransmission du procès dans une salle d’audience locale ;
  • Les victimes mettent également en exergue que le dispositif dérogatoire (Nb : de prise en charge directe des frais de justice pour les parties civiles) n’est ouvert qu’à un très petit nombre de personnes et que par conséquent, un grand nombre d’entre elles sont contraintes de renoncer à assister au procès ;
  • Les victimes regrettent l’absence d’informations plus précises sur le planning d’audience permettant de s’organiser davantage.

Pour garder contact avec les victimes, on leur propose aussi tous les soirs un petit compte-rendu : c’est notre manière de garder contact. 

On a enfin pour projet de mettre en place un groupe de parole après le procès pour les victimes qui le souhaitent.

La tenue de précédents procès pour des actes de terrorisme, notamment les attentats de Paris, l'attentat de Nice, ont conduit à de nombreuses réflexions sur la place de la victime dans la procédure pénale. L'association SOS France Victimes 67 reste alerte sur ces questions et assure une veille afin d'informer les victimes, pour un exercice efficace de leurs droits. En qualité de référent départemental, l'association participe à l'ensemble des commémorations et aux réunions de préparation avec la Ville de Strasbourg et la Préfecture du Bas-Rhin. À cette occasion, elle relaye les informations aux victimes, elle recense celles ayant obtenu la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme et se met à leur disposition. Les équipes de SOS France Victimes 67 ont d'ailleurs produit un document qui fait le bilan de cette chronologie, de ces prises en charge et des défis à venir. 

  pdf Télécharger le rapport bilan ici (658 KB)  

 
Précision : L'autre association d'aide aux victimes strasbourgeoise, VIADUQ - France Victimes 67, également adhérente à France Victimes, se rend elle aussi régulièrement au procès, en soutien et aux côtés des parties civiles qu'elle accompagne depuis de nombreuses années. Ce procès se distingue dès lors par l'intervention de 3 associations professionnelles d'aide aux victimes France Victimes, dans le dispositif d'aide aux victimes mis en place.