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Sous l'impulsion du ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances, une collaboration a vu le jour entre France Victimes et des organismes privés d'hébergements de loisirs depuis 2022. 

Forte de cette expérience, une nouvelle convention a été signée avec la Fédération Nationale des Hôtels de Plein Air (FNHPA – qui regroupe les campings), laquelle vise à offrir un hébergement d’urgences, en complément du droit commun, aux (co)victimes de violences conjugales

À ce titre, une première phase expérimentale a été lancée ce début d’année, ciblant trois zones géographiques clés : l'Ardèche, la Charente-Maritime et le Morbihan. Au sein de ces départements, un total de 24 campings se sont engagés à ouvrir leurs portes aux victimes, offrant ainsi un lieu sûr et confidentiel, sur une durée définie. Ce dispositif permet ainsi aux AAV de rechercher une solution d’hébergement plus pérenne et d’entamer plus sereinement les démarches associées aux ouvertures de droits sociaux avec les personnes victimes. 

À la suite de cette étape expérimentale, France Victimes et la FNHPA ont exprimé le souhait de poursuivre cette dynamique et d’étendre ce projet sur le plan national. 

Cette convention témoigne de l'importance de l'action collective dans la lutte contre les violences conjugales, et de la nécessité d'innover pour protéger davantage ces dernières.


La fédération France Victimes vous présente pour cette troisième année consécutive son Essentiel 2023.

Ce support imprimé et numérique permet en seulement 8 pages de synthétiser l'année passée et les échéances 2024.

Vous y retrouverez : 

  • Les chiffres clés,
  • Les temps forts et les focus,
  • Les expertises et auditions,
  • L'actualité sur nos partenariats,
  • Les avancées et les innovations dans l'aide aux victimes,
  • Nos projets européens,
  • Les rendez-vous de 2024.

Pour le lire, c'est par ici :  pdf Essentiel 2023 - France Victimes (2.72 MB)


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Photo (de gauche à droite) Faouzia Sahraoui, Alexandra Roveda et Cédric Balland - © Noëmie Bertomeu Bianco-Dolino⎮France Victimes

Alors que le procès se déroule dans un climat médiatique intense, le rôle des associations d'aide aux victimes comme SOS France Victimes 67 devient essentiel. Leur présence aux côtés des victimes, leur accompagnement personnalisé et leur soutien constant contribuent à atténuer les souffrances et à faciliter le cheminement des victimes vers la réparation.

Cet entretien a été réalisé le 11 mars 2024 à la Cour d’Appel de Paris avec les membres de SOS France Victimes 67 présents : Faouzia Sahraoui - Directrice, Cédric Balland - Directeur du pôle Aide aux victimes de l'association, accès au droit et médiation et Alexandra Roveda - psychologue. Ces échanges avec Noëmie Bertomeu Bianco-Dolino - Responsable communication et relations publiques de la fédération France Victimes, offrent une plongée dans la complexité de l'accompagnement des victimes d'actes terroristes. Alors que le procès de l'attentat de Strasbourg du 11 décembre 2018 est en cours, les acteurs de terrain partagent leurs observations et expériences.

À travers cet entretien, se dessine le portrait d'une prise en charge complexe et multidimensionnelle, façonnée par les spécificités des attaques terroristes et les aspirations des victimes à voir leurs droits respectés.

Noëmie : Pouvez-vous revenir sur la chronologie des événements de votre association SOS France Victimes 67 lors de la survenue de l’attentat du 11 décembre 2018 ? 

Faouzia : En date du 3 mai 2016, SOS France Victimes 67 est désignée association d’aide aux victimes référente départementale pour les victimes d’actes de terrorisme, ainsi que pour leurs familles, par décision de la Cour d’Appel de Colmar. C’est à ce titre que nous avons été activés le soir même de la survenue de l’attentat par la Procureure. Un centre d’accompagnement des impliqués (CAI) provisoire avait d’abord été monté à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), qui a duré jusqu’à quatre heures du matin. 

D’ailleurs, à l’époque, pour la prise en charge des victimes, il nous avait été demandé de dépêcher des psychologues qui parlaient les langues suivantes : le turc, l’anglais, l’arabe ou encore le polonais, et en tout cas à cette époque, notre association était dotée de ces langues. Nous avons également fait une réunion avec les équipes de la Cellule d'Urgence Médico-Psychologique (CUMP) pour faire un point de situation sur les dispositifs. 

Dans la nuit, a été ouvert le Centre d’Accueil des Familles CAF, avec la ville de Strasbourg, que nous avons rejoint à sept heures du matin le 12 décembre. Notre association a mobilisé 15 personnes, dont 6 juristes, 8 psychologues et 1 fonction support des deux associations d’aide aux victimes.

On était sur deux fronts : nos psychologues étaient en binôme avec la CUMP pour les premières évaluations, et les juristes assuraient un rôle d’information au sein du CAF. Durant les cinq jours où s’est tenu le CAF, 1739 personnes ont été reçues en entretien. 

On a pu constituer tout de suite les dossiers avec le Fonds de Garantie en créant un circuit d’accompagnement sur les lieux. 

Cédric : Cette première étape dans le processus d’accompagnement close, le 19 décembre, notre association a participé au comité local d’aide aux victimes (CLAV), présidé par le préfet de département et le procureur de la République, pour ouvrir un Espace d’information et d’accompagnement (EIA), pour une durée de 14 mois. Il faut le voir comme un lieu de centralisation pour les partenaires et les victimes, qui s’inscrit dans la continuité du CAF : un point de repère, où la victime pouvait continuer son accompagnement.

Faouzia : Il est à noter que c’est la première fois qu’un EIA était monté au sein d’un CAF. Dans les partenaires à nos côtés dans cet Espace on citera en particulier  l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre (ONAC-VG), la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), les Impôts, Pôle Emploi, le Barreau de Strasbourg, la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (FENVAC), l’Association française des Victimes du Terrorisme (AFVT), la Cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP), avec la présence notable de psychiatres, la Police Judiciaire, pour prendre les plaintes sur place.

Noëmie : Combien de personnes accompagnez-vous aujourd’hui pour le procès ? 

Cédric : Des 1739 personnes, il va y avoir une liste plus resserrée qui s’appelle la “liste partagée”, tenue par les services du ministère de la Justice, qui regroupe environ 89 personnes qui sont suivies de manière plus resserrée. Cette liste recense les victimes décédées (et leurs ayant droits), les victimes blessées (physiquement, psychiquement) indemnisées par le FGTI. Ces personnes-là sont celles sur lesquelles on a concentré le suivi parce qu’elles sont les plus impactées. 

À l’ouverture du procès, on avait 70 victimes constituées, auxquelles se sont ajoutées 150 nouvelles constitutions de partie civile. Ces personnes là se sont manifestées plus tard, et elles ne seront peut-être pas reconnues, c’est à la Justice de décider. SOS France Victimes 67 s’est concentrée sur la liste partagée. De la fermeture de l'EIA à aujourd’hui, nous avons continué l’accompagnement des victimes au siège de l’association, autant sur le volet juridique et administratif que social. Certaines victimes ont préféré d’ailleurs l’aide ponctuelle que continue, et nous remarquons aussi que beaucoup de suivis ont repris à l’approche du procès. 

Noëmie : Un procès qui aura débuté le 29 février 2024 et qui terminera le 5 avril à la Cour d’Appel de Paris. 

Cédric : Oui. J’ajoute que vers la fin de l’instruction, il y a eu une première réunion faite à destination des parties civiles au tribunal judiciaire de Strasbourg, pour leur donner des informations sur la procédure et le travail d'enquête qui avait été réalisé.
Le 18 décembre 2023, une seconde réunion d'information s'est tenue à notre demande, à destination des victimes, pour les informer du déroulé du procès et des détails organisationnels. Cette dernière réunion d’information a eu lieu en présence notamment du Parquet National Anti-Terroriste (PNAT), de la Directrice des greffes et de la Directrice de Paris Aide aux Victimes (PAV), et de notre association.
En parallèle, ont été organisées des réunions informelles et des moments conviviaux au sein de la mairie de Strasbourg en présence de la Maire et des équipes de la ville. 

Noëmie : Dans la prise en charge des victimes de ce procès de l'attentat de Strasbourg du 11 décembre 2018, quelles ont été les synergies avec PAV pour la préparation ?

Faouzia : Nous avons été réquisitionnés comme l’association Paris Aide aux Victimes (PAV), qui fait également partie du réseau France Victimes. Avec les équipes de Madame Carole Damiani, nous avons organisé trois réunions de travail pour coordonner notre accompagnement à destination des victimes. SOS France Victimes 67 avait effectivement pour intention d’assurer la continuité de la prise en charge, parce que les victimes nous disaient : “vous savez si on va à Paris, on ne connaît pas le personnel, même si ce sont vos collègues, même s’ils sont sympathiques. Est-ce que vous allez nous accompagner ?”. On avait répondu à ces victimes que nous mettrions à disposition, comme PAV, des psychologues. Nous les avons assurés de notre présence lors de leurs témoignages à la barre, surtout qu’elles nous connaissent bien avec Cédric ; et ce même si les victimes sont par ailleurs en contact également avec les équipes de PAV. 

Noëmie : Est-ce que vous venez tous les jours depuis Strasbourg ? 

Faouzia : Nous ne sommes pas là tous les jours, nous étions là les deux premiers jours mais aussi le 8 mars, aujourd’hui le 11 mars et jusqu’à ce que les victimes, qui ont souhaité notre présence, soient passées devant la Cour.

Noëmie : Donc vous restez à la demande des victimes ?

Faouzia : Oui à la demande des victimes. Et justement, après nos collègues de PAV, deux psychologues qui ont engagé aussi des suivis, sont là, eux, du début jusqu’à la fin du procès. 

Cédric : On a vraiment voulu avoir une présence renforcée, j'ai envie de dire même sur mesure, pour certaines victimes. Ce qui implique une présence continue pour assurer une prise en charge soutenue. Nous nous adaptons aux besoins des victimes que l’on accompagne : par exemple vendredi 8 mars, c’était très lourd, à la suite des passages des parties civiles. Du fait de cette présence renforcée de France Victimes, nous avons pu nous répartir pour l’accompagnement de différentes parties civiles. 

Faouzia : Nous tenons d’ailleurs à remercier chaleureusement les collègues de Paris Aide aux Victimes, avec qui cela se passe très bien. Elles sont sympathiques, elles veillent à notre bien-être, elles mettent à notre disposition le Bureau d’Aide aux Victimes (BAV).

Cédric : Nous avons eu un accueil formidable. 

Faouzia : Malgré leur gentillesse, les victimes ne les connaissent pas, donc c’est vrai que certains accompagnements sont difficiles. 

En tout cas, notre Conseil d’administration a décidé de valider ce projet de prise en charge soutenue. Il n’y a pas de prise en charge financière spécifique pour le moment, donc nous avons pris cela sur le temps de l’association, sur notre temps de travail. De mon côté, en tant que psychologue, je ne voulais pas que les victimes, qui nous avaient demandé très directement de venir, se sentent seules. 

Cédric : Il ne fallait pas non plus alimenter un sentiment d’abandon, qui est déjà présent. Il fallait pouvoir être présents dans ce moment, peut-être le plus important… Et c’est ce qu’on vient de faire, avec PAV. 

Noëmie : Est-ce qu’il y a des différences fondamentales dans l’accompagnement d’un procès pour terrorisme avec d’autres types de procès ? 

Cédric : Bonne question. De manière organisationnelle on est sur des faits qui ont eu lieu à Strasbourg, et le procès se passe cinq ans plus tard. Ça peut paraître extrêmement long. Ce procès a lieu dans une grande ville, parfois inconnue pour certains et dans un cadre très très solennel, et puis sur une durée quand même assez longue.
Si on regarde cela d'un point de vue organisationnel et technique il y a quand même des changements importants : c'est un cadre complètement différent. 

On peut se sentir un petit peu perdu, et c'est bien légitime, donc ça change beaucoup sur l’aspect psychologique. Par ailleurs, la thématique des attentats nous touche aussi dans notre individualité : c’est un poids supplémentaire, je trouve que ça a un impact sur l’ambiance générale du procès.

Faouzia : Pour avoir fait sept ou huit ans d’accompagnement des victimes devant la Cour d’Assises, pour des faits de criminalité, je pense que les besoins ne sont pas les mêmes chez les victimes. En tous les cas, le traumatisme ne l’est pas, le stress post-traumatique est très présent. Le contexte fait qu’on ne peut pas considérer, en tant que professionnels, les éléments de la même façon. Le nombre de personnes touchées, le nombre de décès, c’est toutes ces choses là qui font que les éléments en lien avec le terrorisme ont une spécificité. De toutes les façons, les prestations pluridisciplinaires qui sont proposées sont les mêmes pour toutes les victimes : psychologiques, juridiques et sociales.

Cédric : Il y a aussi la composition de la salle qui peut-être impressionnante : des dizaines d’avocats, des gendarmes, des dizaines de parties civiles, il n’y a pas de jurés citoyens, etc …

Faouzia : Même dans l’immédiateté de la mise en place des dispositifs, ce n’est pas quelque chose que l’on va proposer à des victimes de criminalité. Cette présence intensive au départ qui peut durer, avec par exemple l’EIA de cet attentat, qui a duré plus de deux ans. 

C’est important de le souligner, parce que les personnes s’habituent à cette protection : l’EIA devait s’arrêter au bout d’une année, mais nous avons demandé à le prolonger 4 mois supplémentaires parce qu’il a fallu préparer psychologiquement les personnes suivies à basculer dans le "droit commun". Malgré cette préparation, il y a des victimes qui ont mal vécu ce basculement, parce qu’elles se sont habituées à ce cadre de protection, et des professionnels à leur disposition. 

Cédric : Un autre élément majeur dans la continuité de ce que l’on dit concerne la presse. Ce procès est ultra médiatisé, ce qui change aussi la teneur, le contexte, le cadre. Toutes ces différences font quand même qu’on est dans un procès dit "spécial". 

Alexandra : Je trouve aussi qu’il y a beaucoup de soutien entre les parties civiles. Beaucoup de solidarité, alors que dans les procès de droit commun, la victime peut être seule. C’est d’ailleurs parfois très mal vécu par les victimes qui sont aussi confrontées aux propos de l’avocat de la Défense seules. Et les victimes peuvent sortir encore plus éprouvées du procès, ce que je n’ai pas pu encore observer ici. 

Faouzia : D’ailleurs on avait aussi fait la préparation psychologique individuelle des victimes en amont du procès. De plus, à chaque fois qu’une victime sort de la salle pendant le procès, un membre de notre équipe l’accompagne, pour ne pas la laisser seule. 

À noter également par ailleurs que des expertises ont eu lieu chez nous, à l’association, ce qui a permis d’accompagner des victimes qui parfois se sentaient jugées pendant ce processus. 

J’avais l’impression même moi, en tant que professionnelle, que nous étions dans une bulle à l’EIA. Là, tous les professionnels de l’association présents travaillaient sur le même sujet, c’était très prenant pour les équipes. Tous ont travaillé sans compter leurs heures. D’ailleurs les cinq premiers mois on travaillait même les week-ends. 

Noëmie : Pouvez-vous nous décrire les principales doléances exprimées par les victimes de l'attentat de Strasbourg vis-à-vis du déroulement du procès et des dispositifs mis en place pour leur implication ?

Cédric : Les victimes de l’attentat de Strasbourg ont porté à la connaissance de l’association référente un certain nombre de doléances :

  • Les victimes déplorent l’absence de retransmission du procès dans une salle d’audience locale ;
  • Les victimes mettent également en exergue que le dispositif dérogatoire (Nb : de prise en charge directe des frais de justice pour les parties civiles) n’est ouvert qu’à un très petit nombre de personnes et que par conséquent, un grand nombre d’entre elles sont contraintes de renoncer à assister au procès ;
  • Les victimes regrettent l’absence d’informations plus précises sur le planning d’audience permettant de s’organiser davantage.

Pour garder contact avec les victimes, on leur propose aussi tous les soirs un petit compte-rendu : c’est notre manière de garder contact. 

On a enfin pour projet de mettre en place un groupe de parole après le procès pour les victimes qui le souhaitent.

La tenue de précédents procès pour des actes de terrorisme, notamment les attentats de Paris, l'attentat de Nice, ont conduit à de nombreuses réflexions sur la place de la victime dans la procédure pénale. L'association SOS France Victimes 67 reste alerte sur ces questions et assure une veille afin d'informer les victimes, pour un exercice efficace de leurs droits. En qualité de référent départemental, l'association participe à l'ensemble des commémorations et aux réunions de préparation avec la Ville de Strasbourg et la Préfecture du Bas-Rhin. À cette occasion, elle relaye les informations aux victimes, elle recense celles ayant obtenu la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme et se met à leur disposition. Les équipes de SOS France Victimes 67 ont d'ailleurs produit un document qui fait le bilan de cette chronologie, de ces prises en charge et des défis à venir. 

  pdf Télécharger le rapport bilan ici (658 KB)  

 
Précision : L'autre association d'aide aux victimes strasbourgeoise, VIADUQ - France Victimes 67, également adhérente à France Victimes, se rend elle aussi régulièrement au procès, en soutien et aux côtés des parties civiles qu'elle accompagne depuis de nombreuses années. Ce procès se distingue dès lors par l'intervention de 3 associations professionnelles d'aide aux victimes France Victimes, dans le dispositif d'aide aux victimes mis en place. 

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  • Photo (de gauche à droite) Coralie Fraga et Fatna Hamlil - © Noëmie Bertomeu Bianco-Dolino⎮France Victimes

L'Abri est un nouveau lieu d'accueil, d'écoute et d'accompagnement destiné aux victimes de violences sexistes et sexuelles en Île-de-France. Inauguré en mars 2024, cet espace a ouvert ses portes en janvier 2024 au siège de la Région Île-de-France, à Saint-Ouen (93) et a été officiellement inauguré le 7 mars 2024. 

Cette permanence est portée par IDFAV (Île-de-France Aide aux Victimes), très récemment adhérente à France Victimes, et qui réunit l'ensemble des associations d'aide aux victimes franciliennes adhérentes à la fédération France Victimes. Sarah Ben Ayoun et Noëmie Bertomeu Bianco-Dolino sont allées à la rencontre de Coralie Fraga, juriste au sein de l'Abri et Fatna Hamlil, Présidente de l'association IDFAV, pour bénéficier d'un aperçu privilégié de cette nouvelle initiative d'aide aux victimes d'infractions en Île-de-France. L'entretien a été réalisé le 19 mars dans les locaux de l'Abri, situés au Conseil régional d'Île-de-France, à Saint-Ouen.

 

Noëmie : Pouvez-vous vous présenter ? 

Coralie : Je m'appelle Coralie Fraga, je suis juriste à plein temps au sein de l’Abri. Avant cela, j’ai travaillé 3 ans à l'association MEDIAVIPP 91 qui est l'association départementale du 91 pour le réseau France Victimes. 

J’anime avec ma collègue psychologue, Emma Bressy, une permanence de 9h à 18h du lundi au samedi, à l'Hôtel de Région Île-de-France à Saint-Ouen. 

Fatna : Bonjour, Fatna Hamlil, je suis actuellement Présidente de l’association d’aide aux victimes francilienne qui s’appelle Île-de-France Aide aux Victimes (IDFAV). 

 

Noëmie : Un point sur cette association qui coordonne cet espace :  quand a-t-elle été créée ? 

Fatna : IDFAV regroupe toutes les associations franciliennes agréées par le ministère de la Justice et adhérentes à la Fédération France Victimes. C’est une association qui a initialement été créée sous le nom du CLAVIF en 1999 et la modification concernant la dénomination a été faite en juillet 2023. IDFAV a recruté deux salariées à plein temps pour animer cet espace : l’Abri, au siège de la Région Île-de-France.

 

Noëmie : Pouvez-vous présenter l'Abri ?

Coralie : L'Abri se situe au sein du Conseil régional d'Île-de-France. C'est une structure qui a été ouverte ici et qui a vocation à accueillir toute personne qui s’estimerait victime d'une infraction pénale. C'est une permanence qui est à la fois juridique, ça c'est mon volet, et une permanence psychologique, ce volet étant celui de ma collègue Emma Bressy.
On y accueille d'ailleurs les personnes victimes du lundi au samedi de 9h à 18h avec, ou sans rendez-vous. 

Fatna : C’est un projet que nous avons mis en œuvre à partir du mois de janvier 2024, en réponse à un marché de la Région Ile de France. Un accueil physique est proposé dans le cadre de l’anonymat. Il y a également une permanence téléphonique sur les mêmes créneaux horaires. Il y a aussi des contacts qui se font par courriel pour les personnes qui souhaiteraient communiquer de cette manière.

 

Noëmie : Quand est-ce qu'a ouvert l'Abri ?

Coralie : Le début du marché date du 22 janvier et j’ai pris mes fonctions à ce moment-là. Nous avons eu ensuite deux semaines d’installation. Ne serait-ce que pour préparer les locaux, faire les aménagements, la déco. À ce moment-là, il n'y avait pas trop d'activité, la vraie publicité a commencé à se faire le 7 mars, pour l’inauguration. C'est vraiment très récent cette communication, en interne auprès des agents de la Région, et en externe aussi auprès des médias. 

La communication n'est d'ailleurs pas terminée parce qu'ils sont en partenariat avec Ile de France mobilités (ndlr: établissement public local désigné par le code des transports comme l'autorité organisatrice de la mobilité pour la région Île-de-France), ce pour faire vraiment une communication dans l'environnement des transports. 

Pour l'inauguration, nous avons eu entre 90 et 100 appels reçus pour des prises en charge. 

Fatna : L’inauguration a eu lieu le 7 mars, et donc la communication sur cet espace d’accueil devrait se poursuivre dans les mois à venir, avec une perspective dans l’organisation des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. 

Cet espace vise aussi à l’accueil du public usager des transports en commun d’Île-de-France, notamment pour les cas de harcèlement. 

 

Noëmie : Vous avez donc une ligne téléphonique dédiée ? 

Coralie : Oui nous avons un numéro vert, il s’agit du 0800 730 650.

Ce numéro a été renseigné sur le site internet de la Région, dans l’intranet pour les agents, au dos de flyers distribués. Ce flyer renseigne également l’adresse courriel de contact pour les victimes (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) mais également le plan d’accès pour s’y rendre. 

 

Noëmie : Est-ce que cet Abri est exclusivement réservé aux agents du conseil régional d’Île-de-France ?

Coralie : Non, ce point d’accueil est ouvert à tout type de personnes qui souhaiteraient en bénéficier. On sait bien que selon les distances géographiques, il nous faudra réorienter des victimes vers une association qui serait plus proche de leur domicile pour faciliter leur prise en charge. Les personnes qui viennent nous consulter actuellement sont domiciliées à Saint-Ouen ou Paris.

 

Noëmie : Est-ce que l’idée c’est d’accueillir les victimes par IDFAV pour ensuite les réorienter au niveau local ?

Fatna : Ce n’est pas vraiment ça, au niveau de l’idée, ça doit plutôt être complémentaire. L’idée, ce n’est pas de créer une porte d’entrée au Conseil régional pour ensuite réorienter vers des structures départementales. C’est plutôt de permettre qu’il y ait une complémentarité entre les deux. Puisque nous voyons bien, qu’il n’y a pas un public victime averti de l’existence de nos associations locales. On est bien saisis dans les Bureaux d’Aide Victimes (BAV) et autres permanences, ce type de lieu d’accueil permettra je pense de toucher des personnes qui, pour l’instant, ne le sont pas.

 

Sarah : Comment se passe l’accueil des victimes ? 

Coralie : Évidemment, comme c’est avec ou sans rendez-vous, il faut que les victimes à l’accueil puissent être redirigées vers nous. L’immense majorité des victimes prend des rendez-vous avant de venir. 

Lorsqu’une victime se présente à l’accueil avec rendez-vous, nous allons la chercher. Nous comprenons que l’environnement institutionnel, le siège de la Région, puisse être impressionnant dans une démarche de demande d’aide.

Pour des victimes qui arriveraient spontanément, les personnels de l’accueil ont reçu plusieurs formations et ont réalisé des journées de sensibilisation pour la prise en charge immédiate : la plupart du temps, ces agents nous appellent pour venir chercher les victimes et les accompagner jusqu’aux locaux de l’Abri.

Parfois, il y a même des agents à l’accueil qui accompagnent eux-mêmes directement les personnes victimes. 

 

Sarah : Est-ce que vous changez la durée des prises en charge à l’Abri ?  

Coralie : Quand on dit victime, on part du principe que c’est toute personne qui s’estime victime, qu’elle ait porté plainte ou non, qu’il y ait un parcours judiciaire entamé ou pas.
Le suivi va donc s’effectuer selon les besoins de la victime : à court ou long terme. C’est variable et il n’y a pas de règles. 

 

Sarah : La ligne téléphonique fonctionne sur quelle plage horaire ?  

Coralie : La ligne téléphonique fonctionne sur les horaires de permanence de 9h à 18h. Pour toute personne qui appellerait en dehors des horaires, il y a une boîte vocale. Cette dernière rappelle le numéro d’urgence téléphonique le 17 pour la Police, en plus de préciser qu’il est possible de laisser un message et nous la rappellerons aux horaires d’ouverture.

 

Noëmie : Il est mentionné un accueil 24/24 à l’Abri, pouvez-vous nous en dire plus ?

Fatna : Effectivement, cet accueil 24/24 est proposé par les agents d’accueil formés du Conseil régional d’Île-de-France. Il y a donc une possibilité de s’y présenter dans le cadre du “lieu sûr” (ndlr : équivaut au terme Safe Place souvent employé sur les réseaux sociaux) si cette personne a une difficulté quelconque pour se mettre à l’abri.

 

Noëmie : The Sorority est une application mobile qui est partenaire de l’Abri, quel travail fait-elle à vos côtés ?

Coralie : Si IDFAV s’occupe de l’accueil juridique et psychologique, The Sorority participe de la visibilisation de cet espace au travers de son application mobile. 

C’est un partenariat intéressant, notamment pour toucher une population plus jeune dans le cadre de nos activités, puisqu’elle renseigne la localisation de ce dernier, comme étant une safe place.

 

Noëmie : Est-ce que ce dispositif est foncièrement différent de l’activité d’aide aux victimes que vous faites habituellement au niveau départemental ?

Coralie : Pour le moment nous n’avons pas assez de recul pour pouvoir parler de rupture dans la prise en charge. En attendant, on constate bien que ce type de dispositif est complémentaire de l’accompagnement que l’on fait dans nos structures associatives plus classiques. WhatsApp Image 2024 03 22 at 21.17.34

Noëmie : Que se passe-t-il si vous posez des congés avec votre collègue psychologue ? 

Coralie : Dans ce cas là, c’est à la structure IDFAV de trouver des personnes pour le remplacement.

 

Noëmie : Quel était l’intérêt pour IDFAV de postuler à ce marché ?

Fatna :  L’intérêt premier est qu’il concernait toutes les victimes d’infractions pénales : notre corps de métier pour toutes les associations franciliennes. D’autre part, c’est un dispositif qui est finalement assez innovant, pour accueillir, d’une part les agents du Conseil régional, mais aussi toute personne qui s’estime victime. C’est d’ailleurs un niveau d’action que nous n’avions pas, nous associations franciliennes. Cela nous permet de répondre à une demande qui n’était pas couverte en qualité de professionnels de l’aide aux victimes. 

Noëmie : Quelles sont les actions prévues pour l’année 2024 ?

Fatna :  Nous avons un travail d’identification à réaliser en tant que structure IDFAV aux côtés de la Région Île-de-France, pour amener cet espace à être mieux connu. 

En 2024, nous organiserons également des conférences de type webinaires, prévues pour les professionnels mais aussi pour le grand public francilien. Il est prévu que ces sessions se déroulent une fois par mois. 

 

INFORMATIONS UTILES POUR L'ABRI : 

  • PERMANENCES IDFAV du lundi au samedi, de 9h à 18h (permanences gratuites de juristes et de psychologues, avec ou sans rendez-vous).
  • Numéro vert (gratuit) : 0800 730 650
  • Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
  • Adresse : Conseil régional d’Île-de-France - 2, rue Simone Veil - Saint-Ouen (93). 
  • 24h/24 et 7j/7 : accueil des victimes en cas de danger, d’agression ou de harcèlement dans l’espace public.

 


À l'occasion du 8 mars 2024, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, France Victimes publie sa deuxième enquête "Féminicides" sur les prises en charge effectuées par le réseau France Victimes en 2022. Le combat contre les féminicides et les violences conjugales reste une priorité nationale en France. Une récente enquête menée par la Fédération France Victimes met en lumière les difficultés persistantes dans l'accompagnement des victimes et des proches touchés par ces tragédies. Les résultats de cette enquête de la prise en charge dans le réseau France Victimes, sur la base des chiffres 2022, soulignent l'urgence d'actions supplémentaires pour prévenir et soutenir efficacement les victimes de féminicides.

Le Bilan des féminicides 2022

En moyenne, une femme décède tous les 3 jours, victime de son conjoint ou ex-conjoint. Trois ans après la précédente étude, France Victimes tire de nouvelles préconisations pour lutter contre les conséquences des féminicides en France. Malgré des avancées dans la mobilisation des Associations d’Aide aux Victimes (AAV) tant lors des violences n'entraînant pas la mort qu’à la suite du décès des femmes victimes, des efforts demeurent nécessaires pour assurer une prise en charge efficace des victimes et de leurs proches.Un Accompagnement Fragilisé

Malgré les efforts déployés par les Associations d'Aide aux Victimes (AAV) du réseau France Victimes, l'enquête souligne les obstacles persistants dans l'accompagnement des victimes. Seulement 7 % des cas ont bénéficié d'un suivi avant les actes de féminicide, tandis que dans 37,5 % des situations, l'accompagnement des proches a pu être assuré après le drame. Ces résultats mettent en lumière la nécessité d'une intervention plus précoce et d'un soutien continu pour les victimes et leurs familles.

L'Impact sur les Enfants

L'étude révèle également que 19 enfants étaient présents lors des actes de féminicide et que peu d'entre eux ont été correctement accompagnés. Il est crucial d'accorder une attention particulière aux besoins des enfants témoins de ces violences, en assurant une évaluation appropriée et en désignant un administrateur adéquat pour les soutenir dans leur processus de guérison.

Solutions et Recommandations

Face à ces défis persistants, France Victimes formule 24 propositions visant à améliorer la prévention, l'accompagnement et la reconstruction des victimes. Parmi ces recommandations, on retrouve :

  • La réquisition systématique des AAV par les tribunaux ;
  • L'amélioration du repérage des situations de féminicides ;
  • Le renforcement des partenariats pour une meilleure coordination entre les acteurs locaux ;
  • L'augmentation significative du budget alloué aux AAV.

Initiatives de France Victimes

En plus de son enquête, France Victimes s'engage activement dans la lutte contre les féminicides en fournissant des dispositifs de protection tels que les bracelets anti-rapprochement et les téléphones grave danger. De plus, la plateforme numérique Mémo de Vie facilite les démarches judiciaires et sociales des victimes de violences.

La publication des résultats de cette enquête souligne l'urgence d'agir pour prévenir les féminicides et soutenir adéquatement les victimes et leurs familles. En mobilisant l'ensemble de la société, des autorités judiciaires aux organisations de la société civile, nous pouvons œuvrer ensemble pour mettre fin à cette violence insoutenable et offrir un avenir plus sûr aux femmes et aux enfants de France.

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Courant décembre, la première intervention sur le thème "Les violences, on en parle ?" a été menée par Élise Bouncer, psychologue référente et Camille Clausse-Pujo, chargée de projets sport à la fédération France Victimes auprès des espoirs U14 en formation au Centre Technique National du Football de la FFF - Fédération Française de Football à Clairefontaine (78).
 
Les échanges ont été riches et collaboratifs, abordant des sujets cruciaux tels que la notion de personne victime, les diverses formes de violences présentes dans le sport et dans la vie quotidienne, ainsi que les conséquences de ces actes. Elles ont également abordé les ressources disponibles pour obtenir de l’aide.
 
Cette initiative a été l'occasion de rappeler l'existence de la ligne d'écoute et d'accompagnement dédiée aux personnes licenciées du football : 01 73 038 442, accessible 7 jours sur 7 de 9h à 21h. 

Cette action s’inscrit dans le cadre du partenariat national entre France victimes et la Fédération Française de Football (FFF), cette dernière ayant exprimé ses besoins de sensibilisations de certains de ses publics par France Victimes et son Réseau : sportives et sportifs entre 13 et 18 ans, puis les encadrantes et encadrants (direction, présidence, entraînement, arbitrage, etc.). 

Des modules d’intervention ont ainsi été créés pour ces deux publics, à disposition des AAV du Réseau, afin de pouvoir les sensibiliser sur les violences (dans le milieu sportif mais aussi hors sport). Certaines associations ont débuté sur le terrain ces sensibilisations.

Pour votre information, la demande de la FFF a permis à France Victimes d’impulser ce travail, mais tout ce matériel de sensibilisations est à disposition de toutes les associations, et pas seulement dans le cadre d’interventions liées au football. Ce tronc commun de modules sera déclinable à tout type de sport, de violence, et sera donc à disposition du Réseau.

Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à contacter Camille CLAUSSE-PUJO, Chargée de projets Sport à France Victimes : 01 41 83 42 15 / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..


C'est avec une profonde émotion que France Victimes se joint à la Nation pour rendre hommage à un homme dont l'engagement envers la justice et les droits humains a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de notre pays mais aussi dans l'histoire de notre réseau : Robert Badinter. Notre Présidente Maryse Le Men Regnier a adressé aux associations une lettre d'hommage dont nous reprendront quelques éléments dans cet article.

pdf Lisez l'intégralité de la lettre de notre Présidente en hommage à Robert Badinter ici (274 KB)

Qui était Robert Badinter ?

Robert Badinter, avocat, homme politique, président du Conseil constitutionnel (1986 à 1995) et académicien français, restera à jamais dans les annales comme le fervent défenseur de la justice et des droits humains. Né en 1928 à Paris, il a été profondément marqué par les injustices subies pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa carrière politique, notamment en tant que ministre de la Justice, a été marquée par son engagement pour les droits de l'homme et la dignité humaine. Ses combats acharnés pour l'abolition de la peine de mort ou encore celui pour la dépénalisation de l'homosexualité aux côtés de Gisèle Halimi, ont non seulement marqué un tournant historique dans notre pays, mais a également inspiré des générations entières à lutter pour un monde plus juste et égalitaire.

Quel est son héritage dans l'aide aux victimes ?

L'une des contributions les plus significatives de Robert Badinter à la cause des droits des victimes est la loi qui porte son nom. Connu sous le nom de "Loi Badinter", ce texte législatif - le seul qui porte son nom - en faveur des victimes d'accidents de la route incarne l'engagement indéfectible de Badinter pour la justice et la reconnaissance des souffrances des victimes. Ainsi, nous perpétuons son héritage en offrant un soutien et une assistance aux victimes à travers tout le territoire. Il était convaincu que le corps social associatif était le mieux à même de répondre aux enjeux de l'aide aux victimes, parce qu'il était conscient de la complémentarité de l'action de la société civile par rapport à celle de l'État.

Quels liens entre France Victimes et Robert Badinter ?

Suite à la publication du rapport Milliez qu'il a commandé, c'est sous son impulsion qu'en 1982, le réseau des professionnels de l'aide aux victimes a vu le jour. Un réseau regroupé sous la bannière de l’INAVEM, et aujourd'hui France Victimes. Son sens de la justice et sa conviction en la nécessité d'offrir un soutien aux victimes d'infractions ont été le catalyseur de la création de ce réseau, offrant ainsi un maillage solide pour soutenir et assister les victimes à travers le pays. Nombreux sont les professionnels de notre réseau qui ont été inspiré par sa vision politique et qui ont eu la chance d'échanger avec lui. 

Comment lui rendre hommage ?

En cette période de deuil national, France Victimes se joint à la nation pour rendre hommage à Robert Badinter.

La Présidente Maryse Le Men Regnier et le Directeur général de la Fédération ont adressé un mot dans le recueil de condoléances mis à disposition au Ministère de la Justice.

Notre Président Maryse Le Men Regnier a indiqué que le réseau d'associations France Victimes se joindra à la minute de silence prévue le mercredi 14 février à 12h00 en sa mémoire, dans toutes les juridictions. 

Le Président de la République a également convié Madame la Président de France Victimes à se rendre en tribune pour l'hommage national qui aura lieu place Vendôme le même jour.

Un mouvement humaniste et solidaire de l'aide aux victimes

Grâce à sa vision et son action, les victimes ne sont plus "les grandes oubliées du procès " et peuvent compter sur la solidarité et l'engagement de nos 130 associations.

Nous n'oublierons jamais ce que nous lui devons.

Merci


 

 

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Initiée en 1990, par France Victimes (anciennement l'INAVEM) et Victim Support Europe, la journée européenne de l'aide aux victimes est un rappel annuel de l'importance de reconnaître et de soutenir les personnes victimes dans leur parcours. En prévision des élections européennes de 2024, France Victimes, en collaboration avec Victim Support Europe, lance un appel à l'Union européenne et aux candidat·e·s pour renforcer les droits des victimes et garantir une aide adéquate à travers tous les États membres.

La démarche de France Victimes :

France Victimes en association avec Victim Support Europe présente une série de propositions pour renforcer les droits des victimes, à la fois au niveau national et européen. Ces propositions sont le fruit d'une réflexion approfondie et d'une analyse des lacunes actuelles dans la protection et le soutien des victimes à travers l'Europe.

Au niveau européen, France Victimes appelle à la création d'un cadre juridique solide pour garantir un accompagnement égalitaire et empathique de toutes les victimes à travers l'Union. Cela comprend la mise en place d'un service universel d'aide aux victimes, l'extension du numéro d'urgence 116 006 à l'échelle européenne, et une coordination renforcée pour les victimes transfrontalières.

Au niveau national, France Victimes propose un schéma global d'aide aux victimes en France, avec une orientation immédiate des victimes vers des services d'assistance, une évaluation des besoins et une indemnisation juste et rapide, ainsi qu'une évaluation régulière des politiques publiques pour mieux orienter les actions.

Les élections européennes 2024, un tournant dans l'aide aux victimes ? 

Dans l'hexagone, les élections européennes auront lieu le dimanche 9 juin 2024. En Polynésie française, en Guyane, en Guadeloupe, en Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon et dans les ambassades françaises et consulats français sur le continent américain, le vote aura lieu le 8 juin 2024.

En 2024, 81 député·e·s européen·ne·s seront élu·e·s en France, deux de plus que lors des élections de 2019. Au total, le Parlement européen comptera 720 membres, contre 705 actuellement.

Les député·e·s européen·ne·s sont élu·e·s au suffrage universel direct à un tour. La législation de l'UE garantit la représentation proportionnelle : le nombre de sièges obtenus par chaque parti sur le nombre total de sièges de député·e·s dépend du nombre de votes recueillis par leur parti. En France, les listes sont fermées, les électeur·rice·s ne peuvent donc pas changer l’ordre des candidat·e·s sur les listes.

  pdf Découvrez l'intégralité de nos 10 propositions (491 KB)

La journée européenne des victimes marque aussi le 3ème anniversaire de Parcours-victimes.fr

À l'occasion de la journée européenne des Victimes, le 22 février, le Fonds de Garantie des Victimes et la fédération France Victimes rappellent l’existence du site parcours-victimes.fr qui guide toutes les victimes de violences dans les principales étapes de leur parcours, depuis les faits subis jusqu’à leur indemnisation. Il s’agit du premier portail regroupant les informations, liens et numéros utiles à destination des victimes adultes et mineures.

 

 

Le sport, souvent perçu comme un terrain de jeu où règnent la camaraderie et la compétition, peut parfois se transformer en un espace où la violence prend racine. C'est aussi parfoi un espace où l'on se répare et se restaure suite à un parcours de violences. France Victimes 31 et la Fédération co-organisent la 37ème édition des Assises Nationales de l’Aide aux Victimes qui se dérouleront les 27 et 28 juin 2024 au Théâtre de la Cité à Toulouse.


Les Assises de cette année se pencheront sur le thème du sport en tant que lieu de violence, et également comme un espace de réparation et de restauration.  

Plusieurs thématiques seront abordées, notamment :

  • Les violences dans le contexte sportif et répercussions sur la vie des victimes et de leurs proches : Les intervenants examineront de près les diverses formes de violences qui peuvent survenir dans le monde du sport, qu'il s'agisse de violences physiques, psychologiques, verbales, etc. , ainsi que les conséquences engendrées sur les victimes et leurs familles.
  • Le rôle et actions des institutions et des associations France Victimes dans la lutte contre les violences dans le sport : Des représentants des institutions et des organisations engagées dans la protection des victimes partageront leurs expériences, leurs défis et leurs succès dans la prévention et la lutte contre les violences dans le sport.
  • La restauration des personnes victimes par la pratique sportive : Au cœur de cette thématique réside l'idée que le sport peut être un espace sécurisant et de reconstruction pour les victimes. Des témoignages inspirants et des études de cas mettront en lumière le potentiel thérapeutique du sport et les initiatives visant à offrir un soutien.

Pour obtenir davantage d'informations et réserver votre place à cet événement, veuillez contacter Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. .

Les places aux Assises de l'aide aux victimes sont limitées.

Programme des Assises de l'aide aux victimes 2024 (à venir)

Lien d'inscription (à venir)

 

Tarification 2024

Veuillez noter que seules les inscriptions accompagnées d'un paiement auprès de France Victimes 31 seront prises en compte.

PASS Complet : 110€ par personne incluant l'entrée aux Assises et tous les repas y compris le dîner de gala (gala réservé au Réseau).

Tarifs dégressifs adhérent·e·s en fonction du nombre de personnes inscrites :
• Première personne inscrite : 50€
• Deuxième personne inscrite: 45€
• La troisième personne inscrite et les personnes suivantes: 40€

Tarifs non adhérent·e·s :
→ Étudiant: 25€/pers
→ Non adhérent: 50€/pers + déjeuner du 27 à inclure si souhaité

Restauration :
▶Déjeuner du jeudi 27/06 : 25 €
▶Dîner de gala jeudi 27/06 (réservé aux adhérent·e·s et dans la limite des places disponibles) : 50€
Lunchbox vendredi 28/06 (réservée aux adhérent·e·s) : 10€

PAIEMENT EN LIGNE AVANT LE 20 JUIN 2024. Le montant des frais d’inscription doit être réglé sur le lien Hello Asso dédié en fin de formulaire. 

PAIEMENT PAR CHÈQUE AVANT LE 15 JUIN 2024 à l’ordre de France Victimes 31 et envoyé avec la preuve d'inscription : France Victimes 31 – ASSISES 2024 – Maison des Associations, 3 place Guy Hersant, 31400 Toulouse. L'inscription ne sera validée qu'à réception du chèque.  

𝐂𝐎𝐍𝐃𝐈𝐓𝐈𝐎𝐍𝐒 𝐃’𝐀𝐍𝐍𝐔𝐋𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍: Seules les annulations adressées à FRANCE VICTIMES 31 par courriel au plus tard le 15 Juin 2024 permettront le remboursement des sommes versées.
Courriel: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Si vous avez des questions ou des préoccupations, n'hésitez pas à nous contacter au 06 40 90 74 55. Notre équipe se fera un plaisir de vous assister dans toutes les démarches liées à votre inscription.


En cette fin d'année, The Sorority Foundation et la fédération France Victimes ont signé une convention de partenariat.

The Sorority est une application qui regroupe une communauté d’entraide pour les victimes de violences, selon des process pré-établis ; son objet est la lutte contre les violences conjugales, intrafamiliales, contre le harcèlement, et plus généralement contre toutes formes de violence (actuellement + de 70 000 profils vérifiés, femmes et personnes issues des minorités de genre).

Cette convention vise à renforcer la complémentarité entre les 2 structures pour un meilleur accompagnement des personnes victimes, en facilitant l’orientation des victimes en demande de soutien vers les associations d'aide aux victimes, via un ajout sur la carte de l’application The Sorority des coordonnées des 130 associations du réseau France Victimes. 

Mémo de Vie sera également intégrée dans The Sorority comme outil d’aide à disposition des victimes.