Santé publique France a lancé en novembre 2020 la phase 2 de l’Enquête de Santé publique Post-Attentats de novembre 2015 (enquête ESPA 13). Comptez 30 à 60 minutes pour remplir ce questionnaire, auquel il est possible de répondre en plusieurs fois.
Cette enquête débutée en 2016, a été construite en collaboration étroite avec les acteurs de la prise en charge du psycho-traumatisme, professionnels institutionnels et associatifs intervenus dans les suites des attentats de novembre 2015.
L'objectif de l'enquête ESPA 13 est d'améliorer les stratégies de réponses en cas de nouvelles situations exceptionnelles
Les attentats de novembre 2015 à Paris et St Denis ont fait 131 victimes décédées, plusieurs centaines de blessés physiques et des milliers de personnes directement ou indirectement impliquées. Les impacts en termes de santé physique et psychique ont été nombreux.
Au sein du réseau France Victimes, plus de 3 000 victimes ont été prises en charge par 102 AAV locales.
C'est avec l'objectif de fournir aux pouvoirs publics l’expertise nécessaire pour agir en faveur des populations touchées et améliorer les stratégies de réponses à adopter en cas de nouvelles situations exceptionnelles de ce type que l’Agence de Santé publique réalise l'enquête ESPA 13 novembre.
Cette enquête concerne toute personne :
- exposée aux attentats du 13 novembre 2015 ou à l’assaut de Saint Denis du 18 novembre 2015 ;
- dont un proche a été touché par les attentats ;
- intervenue sur les attentats dans le cadre d’activité professionnelle ou bénévole (forces de secours, forces de l’ordre, associations, mairies, hôpitaux, …).
Les objectifs de l’enquête sont d’estimer l’impact psycho-traumatique que ces événements ont eu au sein de la population impliquée dans les attentats de novembre 2015 et de mieux connaître l’utilisation des dispositifs de soins qui ont pu être proposés aux populations.
Une enquête en 2 phases
Une première phase de l’enquête s’est déroulée du 7 juillet au 10 novembre 2016. 1 412 personnes y ont répondu.
Les réponses de la première vague de cette enquête menée en 2016 ont permis de mesurer l'impact psychologique des attentats, fort chez les personnes directement impactées, chez les témoins et chez les proches de personnes impliquées dans les événements. Elles ont permis également de donner des pistes d'intervention ; par exemple, ont été ainsi relevés, le rôle bénéfique des associations pour accompagner la prise en charge, ainsi que celui de la formation des intervenants aux risques psycho-traumatiques et la nécessité de renforcer des actions de soutien auprès des témoins et proche
Les résultats préliminaires ont mis en évidence, 8 à 11 mois après les attentats :
- Dans la population civile :
- Un pourcentage élevé de trouble de stress post-traumatique ;
- Un trouble dépressif souvent associé ;
- Des consommations plus importantes de drogues licites et illicites ;
- Une proportion notable de personnes présentant un stress post-traumatique qui n’a pas engagé de suivi thérapeutique.
- Dans la population intervenante :
- Un pourcentage moins élevé de stress post-traumatique ;
- Mais avec de grandes disparités selon la profession ;
- La formation des professionnels, notamment sur les risques psychosociaux, est un facteur protecteur.
Une seconde phase de l’enquête démarre désormais.
Celle-ci a pour objectif d'évaluer à distance des attentats, l’impact psycho-traumatique et le recours aux soins, de suivre les personnes qui ont participé en 2016 et d'inclure de nouvelles personnes qui n’avaient pas participé initialement.
Les associations France Victimes ont été mises à contribution pour informer les victimes déjà identifiées et afficher les supports de communication pour que toutes les personnes concernées puissent avoir connaissance de cette 2e partie d'enquête.
Cette 2e phase s’articule en 2 étapes :
- Une étape visant à confirmer que le participant répond aux critères précis définis pour participer à l’enquête.
- Une étape interrogeant sur le vécu des attentats et leurs conséquences (vie professionnelle, vie personnelle, santé, …). Des espaces d’expression libre sont aussi prévus.
Une hotline tenue par des psychologues est mise à disposition des répondants.
Des dispositions spécifiques ont été prises, afin de garantir la sécurité informatique des données recueillies, conformément aux dispositions de la loi informatique et libertés.