17 mars – 17 mai 2020, deux mois de confinement durant lesquels les 130 associations France Victimes :
- ont multiplié et varié les efforts de communication pour faire connaitre leur disponibilité aux partenaires et au grand public ;
- sont restées mobilisées pour les urgences (comparutions immédiates en violences conjugales, mesures d’évaluation des besoins de protection (EVVI), et des remises de Téléphones Grave Danger), même si elles constatent une baisse de ces urgences ;
- ont adapté leurs pratiques pour le public et se sont mises à disposition pour mieux se coordonner avec les partenaires locaux dans ce contexte de télétravail.
Quelques exemples à citer : rappels des victimes dont l’audience a été reportée, appels des victimes dont le conjoint est libéré, ouverture de lignes dédiées Covid, relais des CUMP, déplacement au Tribunal ou à domicile pour les remise de TGD, création d’astreintes de nuit pour les violences conjugales, proposition d’émissions de radios dédiées au public victime, liens directs avec les cabinets médicaux, tenue de permanences éphémères dans plusieurs centres commerciaux, échanges par sms, distribution de kits de 1re nécessité pour les femmes victimes ou mise en place d’aides spécifiques avec le département.
Comparaison chiffrée avec la même période en 2019
Avec 4 000 sollicitations, le numéro national 116006 connaît une hausse + 9 % par rapport à 2019.
Avec la fermeture des lieux d’accueil et la baisse de l’activité judiciaire, l’activité des associations est en baisse de 43 % par rapport à 2019.
Cependant les chiffres restent importants :
- 33 426 victimes accompagnées en 2 mois.
- 73 000 entretiens en 45 jours ouvrés.
- 15 189 entretiens de soutien psychologique (égal à 2019)
Concernant la nature des infractions, autant de violences volontaires sont constatées qu’en 2019.
Pour les victimes de violences conjugales
France Victimes a accompagné 13 085 victimes de violences conjugales toutes infractions confondues (+ 8 %)
Avec 10 003 victimes, on note + 20 % de violences volontaires, dont 6 842 faits commis pendant la période.
Les appels au 116006 pour des faits de violences conjugales ont triplé sur la période par rapport à 2019 (9 % des appels en 2019, 25 % en 2020).
On note par ailleurs :
- + 132 % d'entretiens relatifs à des Téléphones Grave Danger
- + 86 % d'entretiens d’évaluation des besoins de protection (EVVI)
Si les victimes de violences conjugales ont principalement fait part d’une crainte et d’une tension dans les familles les 1res semaines, on remarque une nette augmentation des faits de violences après 4 semaines de confinement : + 60% de faits de violences conjugales sur les 3 dernières semaines.
Pour les victimes mineures
Le Réseau a été confronté à 2 528 situations de mineurs durant ces deux mois de confinement, ce qui représente - 67 % par rapport à 2019, sur la même période. Cette diminution est due à moins de proactivité sollicitée, pas de désignation d’administrateur ad hoc, fermeture des bureaux d’aide aux victimes...
1 112 situations de mineurs ont été signalées comme étant victimes dans le cadre familial, 889 mineurs victimes de viols, dont 179 subis durant la période. Nous avons pu évoquer nos craintes directement avec Adrien Taquet, Secrétaire d'État à la protection de l'enfance.